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Critique de frandj


Tolstoï était encore jeune quand il est parti dans le Caucase, avec l'armée russe alliée aux Cosaques, qui se heurtaient aux peuples montagnards refusant de se soumettre (les Abreks). Au premier rang d'entre eux: les Tchétchènes, dont on entend encore parler aujourd'hui. La conquête russe s'est étalée entre 1816 et 1864 !
"Les Cosaques" a été publié en 1863. Il relate, sous la forme romancée, l'expérience qu'avait vécue Tolstoï (alias Olénine) environ une décennie plus tôt. Dans le roman, les épisodes guerriers prennent une place minime. Il y est surtout question de la beauté de la contrée, de la vie villageoise, des moeurs cosaques, de chasse, de festins et beuveries, et surtout de la romance entre Olénine et la belle Marion. Celle-ci est demandée en mariage par le valeureux Lucas, mais Olénine en devient amoureux; la relation entre les deux rivaux a des hauts et des bas. Mais c'est surtout le personnage attirant et farouche de Marion qui domine le triangle amoureux: je l'ai trouvé particulièrement remarquable. A noter que l'histoire finit assez abruptement.
Le livre commence un peu péniblement, m'a-t-il semblé; c'est seulement quand le héros s'est établi parmi les Cosaques que je me suis vraiment senti à l'aise dans ma lecture. Tout est criant de vérité: l'histoire semble probablement très conforme au vécu de l'auteur. De plus, Tolstoï nous offre ici une image assez plaisante des Cosaques, différente de la peinture faite par Gogol dans "Tarass Boulba".
La préface est intéressante, soulignant un constant tropisme de Léon Tolstoï, apparu dès sa jeunesse: son rejet de sa position personnelle d'aristocrate intégré dans la "triste" société russe, son obsession du "péché de chair" et, j'ajouterai, son moralisme trop insistant. Ce trait particulier, qui reste supportable dans le présent roman, deviendra franchement pénible dans "La sonate à Kreutzer" ou dans "Résurrection". Au moins, "Les Cosaques" témoignent d'une certaine fraîcheur que j'ai trouvée agréable.
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