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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Superman Vol. 5: Hopes and Fears (Rebirth) (épisodes 27 à 32) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 33 à 36 et 39 à 41, initialement parus en 2018. Il comprend 2 histoires indépendantes.

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Épisodes 33 à 36 : scénario de Peter Tomasi & Patrick Gleason. L'épisode 33 a été dessiné par Doug Mahnke et encré par Jaime Mendoza. le 34 a été dessiné et encré par Doug Mahnke, Ed Bennes et Jack Herbert. le 35 a été dessiné et encré par Travis Moore, Stephen Segovia et Art Thibert. le 36 a été dessiné et encré par Doug Mahnke, avec l'aide de Jaime Mendoza pour l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Wil Quintana (épisode 33 & 36), Dinei Ribeiro (épisode 34 & 35). - Sur Apokolips, la guerre de succession fait rage. Ardora interroge le prophète sur le futur proche. Il indique qu'il subsiste un espoir de paix quand Apokolips retrouvera un souverain avec une poigne de fer. À Metropolis, Superman (Clark Kent) & Superman (Lex Luthor) interviennent pour stopper une équipe de braqueur en réalisant un travail d'équipe. Peu de temps après, le prophète et Ardora apparaissent au sommet du building Lexcorp pour enlever le porteur du sigle S, en l'occurrence Lex Luthor. le soir même, la famille Kent (Clark, Jon, Lois) sort d'une séance au cinéma et voient se poser devant eux un robot de Lexcorp. Sans leur consentement, ils les transportent aux côtés de Lex Luthor, sur Apokolips, mais à 3 endroits différents.

Après 5 tomes oscillant entre très bon et excellent, le lecteur revient avec plaisir pour une dose supplémentaire d'aventures de Superman, racontées par le duo Gleason & Tomasi. L'intrigue est simple et linéaire : suite à la mort de Darkseid, ses différents successeurs ne s'entendent pas sur la stratégie à adopter et sur qui doit régner. Une prophétie indique qu'un individu porteur du symbole S est destiné à prendre la succession de Darkseid. Il y a eu méprise entre Clark Kent et Lex Luthor. C'est l'occasion pour les coscénaristes de mettre en scène l'héritage de Jack Kirby pour le quatrième monde, à commencer par les Female Furies, mais aussi Kalibak, les Hunger Dogs, et s'il y prête attention, le lecteur peut même voir passer Kanto. le lecteur se doute bien que cette histoire ne va révolutionner ni Superman, ni Apokolips. Cela ne diminue en rien son plaisir de voir Superman collaborer avec Lex Luthor remplissant lui aussi la fonction de Superman. Gleason & Tomasi savent s'y prendre pour répondre aux attentes du lecteur, en consacrant un épisode (numéro 34) aux hauts faits de Lois Lane, et un autre (numéro 35) aux hauts faits de Superboy. Ils n'oublient pas de placer Superman devant un dilemme moral. Doit-il accepter de prendre la responsabilité de la gouvernance d'Apokolips ? D'un côté, il ne peut que y apporter un changement bienvenu ; de l'autre côté il n'a pas forcément le temps ou les compétences pour le faire.

Le rythme de publication bimensuel implique de fait une mise en images à plusieurs pour tenir la cadence. le lecteur retrouve toujours avec plaisir les dessins habités de Doug Mahnke, avec une forte implication du dessinateur en ce qui concerne les personnages, leur tenue vestimentaire, leur posture, leur mouvement. Il note que dès le premier épisode, Mahnke s'affranchit un peu des décors pour privilégier les personnages, et que cette tendance augmente de manière significative dans le dernier épisode, l'affrontement pendant la moitié de l'épisode étant l'occasion de se reposer sur les camaïeux et les effets spéciaux de Wil Quintana. Au fil des épisodes, le lecteur apprécie la dimension baroque des costumes des combattants d'Apokolips, la présence massive de Superman, l'entrain juvénile de Superboy, la capacité de Lois Lane à se montrer à la hauteur des Female Furies. Les différents dessinateurs assurent un spectacle rentre-dedans, avec quelques variations perceptibles dans l'incisivité de l'encrage et l'intensité des regards. le lecteur aurait bien aimé que les dessins montrent mieux Apokolips, et que les coscénaristes évitent la situation peu crédible de Lex Luthor inconscient pour éviter qu'il ne découvre l'existence de Superboy.

Avec ces 4 épisodes, le lecteur passe un bon moment à découvrir une aventure de Superman intense et haute en couleurs, avec des visuels un peu fluctuants en passant d'un dessinateur à un autre, et pas assez descriptifs en ce qui concerne les différents environnements. Entre 4 et 5 étoiles en fonction de l'humeur du lecteur.

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Épisode 39 : scénario de James Robinson, dessins et encrage de Barry Kitson, avec l'aide de Scott Hanna pour l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Gabe Eltaeb. - Superman est de retour à Metropolis et il arrête un gang de supercriminels de seconde zone juste devant un hôpital. Il reprend son activité normale en pénétrant dans l'hôpital pour offrir de son temps et s'occuper des malades, tous des enfants. Avec l'aide de Green Lantern (Hal Jordan), il les emmène dans l'espace, jusque dans le satellite servant de quartier général à Ligue de Justice dont les membres sont présents sur les lieux.

Pour son premier épisode en tant qu'intérimaire, James Robinson raconte une histoire classique de Superman apportant de l'espoir à des enfants malades. Les dessins de Barry Kitson sont minutieux, avec un encrage un peu arrondi par endroit, donnant une apparence tout public à la narration visuelle. Évidemment dans ce genre d'histoire, le lecteur s'attend à une bonne couche de bons sentiments pas très fins. Il en est effectivement ainsi, mais James Robinson assure plus que le minimum syndical. Il fait organiser une sorte de chasse au trésor par Superman à bord du satellite, avec comme défi ultime de photographier Batman en train de sourire. Même s'il a déjà lu ce type d'histoire, le lecteur ne peut pas s'empêcher sourire devant la bonne humeur et l'émerveillement communicatif des enfants, transparaissant dans les dessins. 4 étoiles pour un récit convenu, mais qui fonctionne bien.

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Épisodes 40 & 41 : scénario de James Robinson, dessins de Doug Mahnke avec un encrage de Jaime Mendoza & Scott Hanna, et une mise en couleurs de Wil Quintana pour l'épisode 40, avec des dessins et un encrage d'Ed Benes et une mise en couleurs de Dinei Ribeiro pur l'épisode 41. - Jon et Clark Kent se trouvent dans la forteresse de solitude, chacun dans leur costume de superhéros. Superman fait observer à son fils qu'aujourd'hui est le jour anniversaire de la destruction de Krypton. Un système de surveillance de la forteresse leur indique que justement la planète Galymayne est rentré dans une phase d'autodestruction similaire à celle qu'a connu Krypton. Superman & Superboy décident de se rendre sur place pour aider la population à enrayer le processus, ou au pire pour les aider à évacuer. Problème : pour des raisons religieuses, les habitants de la planète sont prêts à mourir en même temps que leur planète.

Il s'agit de la deuxième histoire écrite par James Robinson pour donner un peu de temps pour souffler à Gleason & Tomasi avant qu'ils ne reviennent dès l'épisode suivant. le scénariste se montre assez facétieux en assumant pleinement cette synchronicité bien pratique d'une planète prête à exploser quelques heures après l'anniversaire de la fin de Krypton. Il se montre plus ambitieux en mettant Superman face à un dilemme moral complexe : faut-il sauver des individus contre leur gré ? Contre les préceptes de leur foi ? Il développe cette situation jusqu'au bout de sa logique et de sa similitude avec Krypton, en intégrant un scientifique qui a prévu la fin de la planète, ainsi qu'une fusée pour sauver sa progéniture et quelques autres personnes, tout ressemblance avec l'histoire personnelle de Kal-El étant intentionnelle. Pour Superman, toute vie est sacrée, il ne peut donc pas rester sans rien faire, quitte à imposer sa volonté à tout un peuple par la force.

Doug Mahnke et Ed Benes sont en forme pour ces 2 épisodes, s'économisant également sur les arrière-plans. Les séquences de vol dans l'espace sont splendides, et Doug Mahnke s'est bien amusé pour concevoir l'apparence des extraterrestres peuplant la planète Galymayne, pas si jolis que ça. Benes fait preuve d'une meilleure sensibilité pour dessiner le visage de Jon et faire apparaître sa jeunesse. Les 2 racontent l'histoire avec assez de panache visuel pour que le lecteur puisse croire dans l'agressivité des extraterrestres, et dans leur capacité à mettre en danger Superman & Superboy.

Cette troisième histoire reste en mémoire pour le dilemme moral qui se pose à Superman : une double contrainte lui imposant à la fois d'intervenir pour sauver des vies, à la fois de ne pas intervenir pour respecter le choix d'un peuple à décider de son sort par lui-même. 5 étoiles pour une histoire échappant au manichéisme.
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