AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cicou45


Ouvrage reçu dans la dernière opération de Masse critique, c'est donc tout naturellement que je commence cette critique en remerciant Babelio ainsi que les éditions M.E.O.
Une littérature qui m'était jusqu'alors inconnue : la littérature bosnienne et dans laquelle j'ai envie d'aller fouiner un petit peu plus, mais peut-être en commençant par des oeuvres plus légères car avec ce livre, j'avoue que je suis tombée de haut et que je m'en suis pris plein la figure (enfin, histoire de parler car bien entendu, ce n'était pas moi qui était visée), d'où le fait que je vous recommande d'avoir le moral lorsque vous vous attaquez à pareille lecture.

Ici, notre protagoniste, qui n'est jamais nommé, excepté dans la toute dernière page, se retrouve sur la banc des accusés pour assassinat de deux fillettes durant la guerre de Bosnie-Herzégovine et plus particulièrement pendant le siège de Sarajevo. J'étais alors très jeune à l'époque et je me souviens que les images retransmises m'avaient alors choquées à tel point que mes parents m'avaient interdit de regarder les Information. Surtout ne pas voir et c'est un peu le même schéma qui se reproduit ici car, alors que notre anti-héros doit se défendre de cet abominable crime, il ne trouve pas d'autre échappatoire que de raconter sa vie et, surtout ses amours. Comme un carnet de souvenirs dans lequel il aurait consigné toutes ses aventures amoureuses, il nous décrit et présente toutes les femmes qui ont marqué sa vie jusqu'à la dernière, qui deviendra son épouse et lui donnera un enfant. Cet enfant, chair de sa chair, il ne l'appellera jamais par son prénom mais tout simplement par le surnom de "bonheur" comme si cela voulait tout dire. Aussi, un homme pour lequel son enfant est plus précieux à ses yeux que sa propre vie serait-il capable d'arracher ce bonheur-là à d'autres parents innocents dans ce conflit ?
Alors que la guerre a détruit des vies entières, pourquoi s'attarder sur le crime de ces deux fillettes ? Tout simplement parce que cela est intolérable, même en tant de guerre et qu'il faut à tout prix trouver un bouc-émissaire ? Que quelqu'un paie pour tous les autres ? Pourquoi le narrateur et protagoniste a-t-il choisi de ne pas se défendre ? Ou plutôt de se défendre par la simple moyen de l'écriture ? Cette dernière serait-elle plus forte que les armes ? de cela, j'en suis convaincue mais qu'en est-il d'une écriture n'ayant aucun rapport avec ce dont on l'accuse ?

Poète, enseignant, notre narrateur est tout cela, mais il est avant tout un homme avec ses forces mais aussi ses faiblesses. Ces dernières l'auraient-elles poussées à commettre l'irréparable ?

Un ouvrage extrêmement bien écrit avec entre les épisodes de sa vie romantique des scènes qui se passent au tribunal mais dans lesquelles l'accusé n'intervient jamais. ce sont les autres qui parlent pour lui et qui, en quelque sorte, lui font son procès. Ouvrage poignant dont il est impossible de sortir indemne ! J'espère juste pouvoir dormir cette nuit ! A découvrir sans faute mais à lire avec un moral d'acier et surtout (petite recommandation), de jour !
Commenter  J’apprécie          440



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}