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Critique de horline


Pour qui connaît l'univers particulier de Topor, la publication posthume de trente-trois nouvelles inédites Vaches noires exhume parfaitement cet humour déconcertant et ce goût pour une certaine noirceur que l'on attribue à l'auteur.

Entre sexe, mort, angoisse du temps qui passe et folie, Topor ne craint pas de soulever les obsessions les plus sordides et les plus sombres de l'humanité. Il pose parfois un regard indécent voire emprunt d'une obscénité de second degré sur les histoires en apparence les plus anodines, affichant de la sorte une liberté et une sincérité non feintes face à la bêtise contemporaine. D'ailleurs, la plume n'est jamais sophistiquée, elle ne s'embarrasse pas de faux-semblants et marque la volonté de l'auteur de rejeter tout artifice et toute convention. Il ne manque jamais de jouer sur les excès et les contraires, ni d'imprimer une marque cynique pour provoquer une réaction du lecteur.

Pour autant, il faut le talent et l'extravagance de Roland Topor pour transformer le tout en une tournure légère et burlesque. Avec un regard décalé et railleur, il excelle dans l'art de tourner ces obsessions et ces travers en dérision. Il jongle avec les mots pour souligner la stupidité des évidences et la clairvoyance de ses réflexions car, malgré tout, le lecteur ne doit pas rechercher une quelconque nostalgie de l'auteur, mais un style qui illumine la réalité la plus sombre et éclaire en filigrane la personnalité d'un homme trop tôt disparu.
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