Dans un aéroport, Salvador Fuensenta, le bavard balayeur sait gérer son travail et passe du temps à raconter des histoires aux vendeuses de la cafétéria, du kiosque à journaux, ou à tout voyageur lui prêtant une oreille attentive. Il faut dire qu'il sait accrocher l'intérêt avec ses histoires tristes ou drôles, farfelues ou pas, ses associations invraisemblables qu'il rend crédibles. de chapitre en chapitre, les histoires peuvent avoir une suite, la vie de Salvador se révèle, celle de ses amis aussi, et le tout forme un ensemble irrésistible.
Au détour d'une histoire quelques réflexions attirent l'oeil, telles
"Dans la vie, c'est important d'avoir des temps morts pour réfléchir, lire, parler de la pluie et du beau temps avec un inconnu. Avec le stress, on oublie de consacrer quelques minutes à ne rien faire. Ce serait bizarre d'écrire sur notre agenda: mardi, de quinze à seize heures, ne rien faire. L'autobus était mon temps mort de la journée. le moment où je ne faisais rien. Une heure obligatoirement perdue, mais gagnée sur le temps, sur ce mode de vie frénétique qui ne nous laisse pas une seconde pour respirer."
Quant au Japon qui n'existe pas...
"Vous ne trouvez pas que c'est un pays où tout est fait pour décourager le tourisme? J'imagine ceux qui l'ont inventé...
- D'abord, un sport national...
- Deux obèses en string qui se frappent en se poussant, ce serait drôle, non?
-Et la nourriture, qu'est-ce qu'on pourrait trouver de pire?
- du poisson cru, ça paraît répugnant...
- Oui... et avec des baguettes, ha!ha! pour qu'ils n'arrivent pas à le saisir...
- En plus ils vont s'asseoir par terre et se bousiller les reins...
-Et la langue?
- Quasi impossible à apprendre...
- Avec deux alphabets... ha!ha!
- Non, non, trois..."
Au final, un petit livre à découvrir, drôle et émouvant, bien construit, bourré d'idées et d'originalité, et qui ne se lâche pas.
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