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Critique de svecs


Au départ, je voulais m'intéresser au cas de Bernie Wrightson. Je ne connaissais cet auteur que de nom, n'ayant en mémoire que quelques illustrations apercues de son Frankenstein. Je m'étais dirigé vers une compilation de récits publiés dans les revues de Warren Publisihing (essentiellement Creepy et Eerie). Parmi les titres fréquemment achetés avec l'anthologie consacrée à Wrightson se trouvaient les anthologies consacrées à Richard Corben et Alex Toth.
Alex Toth...
Le nom m'évoquait vaguement quelque chose sans que je puisse le rattacher à quoi que ce soit.
Je me suis fait un gros plaisir et me suis offert les 3 anthologies (une quatrième est consacrée à Steve Ditko... ce sera peut-être plus tard).
Dans l'introduction, Alex Toth est défini comme un génie sans chef d'oeuvre.
Un rapide coup d'oeil à sa biographie permet de comprendre ce que cette expression recouvre.
Il débuta chez DC Comics jusqu'à son service militaire. Libéré de ses obligations militaires, sa carrière fut plutôt chaotique. Il a touché à tout, à l'image d'un mercenaire du crayon. On le retrouve sur des adaptation de licenses télévisées comme Zorro pour Disney, plus rarement sur des comics de super-héros. Il travaille dans l'animation au sein des studios Hanna-Barbera pour lesquels il crée entre autre le fantôme de l'espace. Mais c'est au seins de magazines "de genre" qu'il va collaborer le plus étroitement. Il apparaît ainsi régulièrement au sommaire de magazines d'horreur (comme Creepy et Eerie), dans des récits de guerre (Blazing Combat). Mais son nom n'est associé à aucun personnage ou série récurrente, mais s'il a réalisé la première histoire de Torpedo, série policière écrite par Enrique Sanchez Abuli. Mais il abandonna rapidement le dessin à Jordi Bernet.
A l'image d'un Battaglia ou d'un Toppi, Toth reste méconnu du grand public. Il est pourtant un auteur respecté dans le milieu et est considéré comme un des maîtres du noir et blanc, à l'égal d'un Milton Caniff ou d'un Hugo Pratt.
Cette anthologie permet de prendre consience de la virtuosité de Toth.
Je dois reconnaître qu'il ne m'est pas toujours facile de décéler une "patte" Toth. En fait, Creepy et Eerie était spécialisé dans les shockers: courts récits à chute qui ne lésinaient pas sur les effets faciles. Tout le talent de Toth apparaît dans cette faculté qu'il avait de faire naître l'ambiance adéquate en quelques coups de crayons. Il pouvait trouver l'angle original pour donner corps aux idées des scénaristes. Il se conformait au moule de ce genre de publication tout en réussissant à y apporter ce petit quelque chose qui donnait à ces récits un véritable impact.
Il proposait des solution graphiques innovantes pour suggérer l'enfermement dans Ensnared
Il jouait du hors-champ avec brio...
Il alternait noir et blanc tranché avec une riche palette de gris pour donner de la nuance.
Il ne semble jamais pris en défaut.
Toth était un mercenaire du crayon.
Mais ce n'était pas un tâcheron qui appliquait des recettes éprouvées.
Toth expérimentait sans cesse.
Sans doute est-ce là ce qu'il aimait dans ces courts récits "de genre".
Au diable la postérité.
La liberté artistique avant tout.
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