AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de vincentf


Quand Toussaint se livre, c'est avec un sourire en coin ou une larme esquivée que l'oeil ne laisse pas couler. le lyrisme enfoui ne remonte à la surface que devenu allusion, et, comme dans ses romans, les situations bizarres de la vie errante de l'écrivain prennent une densité poétique et un humour mine de rien qui charment et surprennent à tout moment. Dans un pousse-pousse à Hanoi, c'est le temps qui s'arrête au milieu de l'infernale circulation, avant que quatre générations d'écrivains vietnamiens ne supplient Jane Birkin de leur chanter une chanson (sans qu'il ne nous soit jamais expliqué ce que Jane Birkin peut bien foutre à Hanoi). Au Cap corse, c'est une partie de pétanque remportée qui acquiert (mais pourquoi ?) le statut de "plus beau jour de ma vie". A Berlin, c'est l'hostilité de la vendeuse de viande qui suscite la terreur d'un auteur, qui se retrouve, quelques pages plus loin, coincée sur une route tunisienne avec des femmes archéologues, à l'endroit où, prémonition non réalisée, la mort devait survenir. Bref, des instants sont saisis au vol, passés au crible de l'écriture, qui, en en montrant la bizarrrerie ordinaire, en fait des moments de plaisirs et de rigolade pour un lecteur séduit.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}