« La vie est une chienne, Kate, tu le sais. Elle ne nous fait pas de cadeau et nous file des coups bas au moment où on s’y attend le moins. Alors ? Il faut profiter de tous ses avantages, tu comprends ? »
J’aurais dû me méfier, être plus prudente, mais non, toute innocente que je suis, je me suis fait manipuler comme une débutante... que je suis.
Vous savez, un suicide, ça va très vite. Si on réfléchit trop, on ne peut pas s’ôter la vie. Il y a peut-être eu un mot ou une phrase que vous avez prononcé et qui a déclenché le processus dans sa tête. Mais ne vous tracassez pas, ce n’est pas de votre faute. Il devait déjà y avoir pensé et être très faible mentalement. Une personne saine et en bonne santé ne se suicide pas sur un coup de tête.
— Je généralise. Bref, on sait tous les deux que c’est pas facile, la vie, et on est mieux armés pour affronter les imprévus. On est mieux équipés pour grimper les échelons de la société. On aurait pu verser dans le glauque et la criminalité, mais on ne l’a pas fait. Pourquoi ?
— Je sais pas.
— Parce qu’on a su se créer des thérapies, comme ils disent, ou des traitements personnels pour nous soigner.
...toutes les écoles privées ne sont pas regroupées en association. Certaines, les plus richement dotées, font cavalier seul et généralement, ce sont les meilleures.
Cet homme est une vraie épave qui aurait aussi besoin d’une thérapie. Je laisse de côté d’autres molécules qui m’arrivent sur ses autres petites turpitudes.
On respire, on se sent libre, on est prêt à démarrer une nouvelle existence entre ces murs !
Le net est comme un iceberg. Les moteurs n’explorent que sa partie émergée. Soixante-quinze pour cent restent dans une sorte de no man’s land. Il y aurait un trilliard de pages qui disparaissent dans une sorte de vide, peu ou pas consultées, mais pas effacées et qui ne peuvent apparaître lors d’une recherche parce que justement, elles ne sont pas lues. Pourtant, elles existent.
On oublie tout. On ne fait pas de vagues. On ne va pas mettre le doigt dans un engrenage qui nous dépasse. Stephany Gartland n’ira pas creuser non plus. Elle n’en parlera à personne. J’ai bien senti sa crainte d’être mêlée à quelque chose qui ne la concerne pas. De nos jours, on ne fouine pas, on tourne la tête de l’autre côté et on fait semblant de ne rien savoir.
Vous savez, ces phéromones de la mort, ça marque. Elles s’accrochent à vous comme des pestes, des moustiques, des sangsues et elles ne vous lâchent pas.