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Critique de cursive
Dans ce thriller sur fond de mysticisme religieux, les éléments constitutifs du genre répondent présents : un mystérieux suicide au début ; une secte fanatique ; une prophétie ; une jeune femme à protéger ; un héros charismatique ; des méchants patibulaires ; des courses poursuites ; des rebondissements à foison...
Un jeune homme vêtu d'une soutane verte se tient debout les bras en croix au sommet de la Citadelle de Ruine, ville fictive de Turquie. Puis, sous les yeux des touristes et des caméras du monde entier, il saute dans le vide. Pour quelle raison ? Révéler à tous la vraie nature des Sancti qui vivent dans la Citadelle et leur secret qui changerait le cours de l'humanité s'il était découvert.
Malgré des prémices prometteurs, le reste de l'intrigue est une suite de clichés. Liv, l'héroïne, est forcément belle et son chevalier servant, le ténébreux et bien-nommé Gabriel, tombe immédiatement sous son charme (au moment même où il croise son regard, il sait qu'il doit la protéger). Belle peut-être mais stupide avant tout : consciente d'être menacée par d'impitoyables méchants, elle s'évertue à attirer l'attention sur elle (voir les chapitres consacrés à ses appels téléphoniques et à la jeune maman Bonnie notamment). D'ailleurs, les personnages sont inconsistants car unidimensionnels. Ils sont caractérisés par quelques qualités comme la beauté ou la bravoure et par des habitudes (Liv est fumeuse, le policier boit du café) mais n'évoluent jamais, car l'auteur ne fait pas de peinture de caractère, ni de psychologie. Autre détail gênant à la lecture : on n'éprouve aucune empathie, sauf pour le malheureux moine dans les premiers chapitres. À aucun moment, on ne ressent l'ambiance effrayante ; donc pas de « frisson » !
L'auteur est un ancien scénariste et ça se ressent : l'écriture, très visuelle, se focalise sur les actions des personnages, multipliant les détails concernant la recharge d'un portable, le maniement d'une arme, ou encore une recherche ADN etc. Les chapitres très courts, d'une à deux pages parfois, veulent donner une impression de rapidité et de suspense mais l'ensemble s'avère superficiel.
Peu à peu les incohérences s'accumulent : pourquoi communiquent-ils tous en anglais alors que l'histoire se passe en Turquie de nos jours ? Comment la Citadelle peut-elle être équipée d'une technologie dernier cri alors que ses habitants sont censés être invisibles ? de la même façon, les anciens militaires envoyés à la recherche de Liv s'adaptent en quelques heures aux réalités du monde moderne alors qu'ils ont vécu plusieurs années en reclus. Enfin, l'histoire personnelle de Liv frôle le grotesque. Ces questions ne résistent pas à un esprit cartésien. Lorsque le grand mystère est révélé, on a l'impression qu'une bonne idée a été gâchée par un manque de prise de risques dans la narration et un trop grand nombre d'invraisemblances.
Un jeune homme vêtu d'une soutane verte se tient debout les bras en croix au sommet de la Citadelle de Ruine, ville fictive de Turquie. Puis, sous les yeux des touristes et des caméras du monde entier, il saute dans le vide. Pour quelle raison ? Révéler à tous la vraie nature des Sancti qui vivent dans la Citadelle et leur secret qui changerait le cours de l'humanité s'il était découvert.
Malgré des prémices prometteurs, le reste de l'intrigue est une suite de clichés. Liv, l'héroïne, est forcément belle et son chevalier servant, le ténébreux et bien-nommé Gabriel, tombe immédiatement sous son charme (au moment même où il croise son regard, il sait qu'il doit la protéger). Belle peut-être mais stupide avant tout : consciente d'être menacée par d'impitoyables méchants, elle s'évertue à attirer l'attention sur elle (voir les chapitres consacrés à ses appels téléphoniques et à la jeune maman Bonnie notamment). D'ailleurs, les personnages sont inconsistants car unidimensionnels. Ils sont caractérisés par quelques qualités comme la beauté ou la bravoure et par des habitudes (Liv est fumeuse, le policier boit du café) mais n'évoluent jamais, car l'auteur ne fait pas de peinture de caractère, ni de psychologie. Autre détail gênant à la lecture : on n'éprouve aucune empathie, sauf pour le malheureux moine dans les premiers chapitres. À aucun moment, on ne ressent l'ambiance effrayante ; donc pas de « frisson » !
L'auteur est un ancien scénariste et ça se ressent : l'écriture, très visuelle, se focalise sur les actions des personnages, multipliant les détails concernant la recharge d'un portable, le maniement d'une arme, ou encore une recherche ADN etc. Les chapitres très courts, d'une à deux pages parfois, veulent donner une impression de rapidité et de suspense mais l'ensemble s'avère superficiel.
Peu à peu les incohérences s'accumulent : pourquoi communiquent-ils tous en anglais alors que l'histoire se passe en Turquie de nos jours ? Comment la Citadelle peut-elle être équipée d'une technologie dernier cri alors que ses habitants sont censés être invisibles ? de la même façon, les anciens militaires envoyés à la recherche de Liv s'adaptent en quelques heures aux réalités du monde moderne alors qu'ils ont vécu plusieurs années en reclus. Enfin, l'histoire personnelle de Liv frôle le grotesque. Ces questions ne résistent pas à un esprit cartésien. Lorsque le grand mystère est révélé, on a l'impression qu'une bonne idée a été gâchée par un manque de prise de risques dans la narration et un trop grand nombre d'invraisemblances.
