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Critique de Andarta


Sanctus est un thriller sur fond de prophétie et de secret millénaire jalousement gardé par une communauté monastique reclue du monde…
Ceci étant dit, si le concept de base semble alléchant et prometteur, je suis à la fois restée froide et dans l'attente de ce petit plus qui aurait fait basculer ce roman dans quelque chose d'une toute autre dimension. du coup, j'ai attendu, attendu et attendu jusqu'à la dernière ligne et rien de spectaculaire ne s'est produit… Dommage.
L'auteur s'est basé essentiellement sur l'action et de ce côté-là, pas de souci, le contrat est rempli. Ça bouge, ça tire, ça explose et ça fait même des cascades à la James Bond par moment… Au moins, ça permettait de ne pas me morfondre totalement. Seulement, pour en arriver là, que de longueurs ! le récit peine à se mettre en place, il prend son temps et quand, au final, j'ai failli laisser le livre de côté parce que rien d'intéressant ne se produisait, il y a eu le petit miracle : ça a commencé enfin à valser. Ouf, je dirai ! Il était plus que temps !
Surtout que le principe de base est bien la fuite possible du secret sur le Sacrement… Et on attend de voir ce qu'est ce sacrement et, alors que toute l'action ou presque se passe dans la ville de Ruine où se trouve la Citadelle inviolable des moines gardant ce fameux sacrement, il n'y a quasiment rien sur ce dernier. Pas d'explications, ou si vagues, pas de justifications réelles de la mise au secret, pas non plus d'hypothèses sur ce qu'aurait sur le monde le dévoilement de ce secret… En gros, circulez, y a rien à voir, merci. C'est frustrant et semble bien trop superficiel.
Superficielle aussi la façon dont est abordée la lutte entre la tribu des mala et celle qui possède le sacrement. Pour une guerre aussi ancienne, on en parle quasiment pas. J'en suis restée… scotchée. Avec un affrontement qui prend ses racines aussi loin dans le temps et qui se répercute sur la vie de l'héroïne au point de la mettre en danger mortel, je me serais attendue à un peu plus de profondeur et de corps.
Du côté des personnages, je n'ai pas vraiment trouvé mon bonheur non plus. Pas de caractère bien marqué, manque de relief, impression étrange qu'ils sont interchangeables ou pire, qu'ils ne sont caractérisés que par une attitude (la haine, l'envie du pouvoir et autres « péchés » tellement bateau). de plus, ils n'évoluent pas, arrivent à la fin (enfin ceux qui survivent) comme ils étaient au début, malgré les événements… le pire pour moi, est le personnage de Cornelius, parfaitement cinglé dans sa vision de la femme, et qui perd absolument toute cohérence à la fin…
La fin, justement, elle aussi est décevante. Alors que l'auteur s'est employé à faire monter la tension, à tout faire pour arriver à ce moment ultime de la révélation, là, c'est le drame. Rien de grandiloquent, rien de spectaculaire, rien à la mesure du secret gardé pendant des millénaires ! Alors oui, le sacrement en lui-même est surprenant, mais la façon dont il est dévoilé, dans les quarante dernières pages (récompense pour les lecteurs patients ?) transforme en pétard mouillé ce qui aurait dû être une apothéose. Quelle déception…
Au moins, le style était-il agréable et facile à lire, avec un registre parfaitement compréhensible de tous. L'auteur s'est d'ailleurs attaché aux détails techniques, jusque dans les scènes d'action, sans nous noyer dedans heureusement, juste quelques références ici ou là judicieusement placées.
Au final, si l'action prédomine largement ce roman, il manque singulièrement de profondeur et de relief. Quand il s'agit, comme ici, d'un secret capable de faire basculer la vision du monde d'une religion majeure, on ne peut pas se contenter d'effleurer le sujet sous peine de passer totalement à côté, encore moins rester vague dans les concepts abordés. Un meilleur équilibre entre le domaine spirituel et celui terrestre aurait certainement rendu ce roman plus pertinent dans son propos et aurait pu ainsi traiter dans toutes ses dimensions un sujet de base aussi riche…
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