Soeur Fidelma, tome 14 : La cloche du lépreux

L'argent et le pouvoir font très bon ménage.

Il n'existe pas de sanctuaire contre la violence des hommes.

Les hommes les plus intelligents commettent parfois des erreurs.

La renaissance est toujours précédée d'une période d'obscurité. N'est-ce pas dans l'ordre des choses ? Voilà pourquoi l'année commence avec l'hiver. Il nous pousse au repos et à la contemplation, tout comme la nature qui se recueille avant de ressusciter avec la lumière.

- Dans quelques jours, notre mariage à l'essai touchera à sa fin, je ne serai plus une ben charrthach et tu ne seras plus mon fer comtha.

- Nous devons prendre une décision Eadulf. Veux-tu me prendre comme cétmuintir ?

Il releva la tête et vit qu'elle souriait. Une cétmuintir était la première femme et la partenaire d'une relation permanente.

- Rentre à Gabhlan, où tu trouveras un enfant mâle sur le seuil de ta porte. Ne demande pas d'où il vient ni pourquoi il t'est échu. il est maintenant ton fils. Tu l'appelleras Dioltas et tu l'élèveras pour qu'il devienne berger dans ces montagnes.
Nessan fronça les sourcils.
-Mais pourquoi un enfant innocent devrait-il s'appeler "Vengeance" ?

- L'homme est un loup pour l'homme
- Lupus est homo homini, murmura Fidelma d'un ton amer. Pourtant, Plaute s'est trompé sur un point : les loups ne s'attaquent pas entre eux.

- Je préfère ne pas avertir Fidelma, qui est trop impliquée dans cette tragédie. Je l’ai bien observée au cours des deux derniers jours. Elle va, elle vient, pose des questions sans écouter les réponses. La panique dont elle est la proie l’empêche de se concentrer.
Eadulf se sentait vaguement coupable de cette exclusion. Cela faisait deux jours qu’il tentait de persuader Fidelma de se reposer pour mieux reprendre ses esprits. Mais Colgú avait raison, elle ne parvenait pas à se ressaisir.
- Fidelma est un dálaigh hors pair, protesta-t-il par fidélité à son épouse. Si elle n’est pas en mesure de résoudre cette énigme, personne n’y parviendra. Colgú hocha la tête

— Si j’en crois ma longue expérience des païens, je ne leur accorderais pas trop d’importance. Quand j’étais à Rome, je suis allé voir une pièce, Asinaria. Selon la morale de cette histoire, l’orgueil et l’avarice sont des explications beaucoup plus convaincantes des dysfonctionnements d’une communauté que les différences de croyances. L’homme est un loup pour l’homme.
— Lupus est homo homini, murmura Fidelma d’un ton amer. Pourtant, Plaute s’est trompé sur un point : les loups ne s’attaquent pas entre eux.

— Je crois, Aona, que nous avons eu notre lot de violence. Ce serait tellement plaisant d’aller vivre dans une vallée isolée, haut dans la montagne, pour y vivre en paix avec nous-mêmes et la nature environnante.
Aona s’assombrit.
— Il n’existe pas de sanctuaire contre la violence des hommes. Je crains qu’il ne s’agisse d’une condition permanente, lady.