Citations sur Soeur Fidelma, tome 25 : Le sceau du diable (27)
L'écheveau le plus emmêlé peut être dénoué à force de patience.
- Nous continuons à nous interroger sur le dessein de nos visiteurs,
résuma Fidelma.
- Une curieuse délégation, vraiment ! convint l'abbé.
Je serais soulagé de savoir pourquoi on a assassiné leur émissaire.
Sa mort jette un voile inquiétant sur cette affaire.
Les idées sont parfois plus redoutables que des hommes en armes.
- Je regrette de parler ainsi d'un membre de votre famille, mais, pour l'instant, Deogaire est un coupable des plus plausibles, déclara Eadulf.
Il avait à la fois l'occasion et le motif - l'accomplissement de sa menace envers Fidelma et le désir d'instiller la peur.
Son épouse n'était pas convaincue.
- Là encore, il manque un lien avec les autres meurtres. En fait, nous avons un suspect différent pour chaque crime, mais personne à qui tous les imputer.
- Nous cherchons peut-être plusieurs assassins, suggéra Eadulf.
- Quel genre de musique doit-on choisir pour le festin ? S'enquit Gorman, prenant ses devoirs très au sérieux.
- Ni assourdissant ni soporifique. Je vous laisse régler cela avec les musiciens. Recommandez-leur d'interpréter des morceaux dans le style Gantraige.
Cette forme musicale incitait à la joie et au rire. Ces mélodies à la gaieté communicative contrebalanceraient, il fallait le souhaiter, l'atmosphère jusque là hostile.
L'abbé Ségdae vit là l'occasion d'aborder son sujet de prédilection :
- Ici, nous croyons que chacun, homme ou femme, est responsable de ses actes, qu'ils soient bons ou mauvais.
Nous sommes tous capables de rédemption.
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Les joues du vénérable Verax se marbraient de rouge.
- Dieu est connaissance infinie, aussi, quoi que nous fassions, notre avenir est décrété d'avance. Nous savons bien que vous êtes égarés par les idées de Pélage, depuis longtemps déclarées hérétiques !
- Elles avaient l'aval d Zosime, évêque de Rome, mais il a cédé aux pressions d'Augustin et de ses partisans pour des motifs politiques, lui opposa l'abbé Ségdae.
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- J'ai lu dans les Saintes Écritures que les disciples demandèrent au Christ s'il était préférable de ne pas se marier, sur quoi Il répondit que ceux qui Le suivent doivent renoncer au mariage pour accéder au Royaume des Cieux.
- Reprenez le texte, frère Bosa. Vous le trouverez dans l’Évangile selon saint Matthieu. Les paroles de Christ sont très claires. Il parle de façon générale en disant que certains ne sont pas faits pour le mariage car ils sont nés ainsi. D'autres ont la possibilité d'y renoncer pour se vouer au Royaume des Cieux. Nulle part il n'est question d'obligation.
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- Il paraît que vous êtes allé à Rome et que vous vous êtes déclaré en faveur de ses enseignements. Vous avez même représenté la voie authentique à Streonash face aux errements de l’Église de Colomba.
- Et donc ? s'enquit Eadulf d'une voix dangereuse calme.
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- Eadulf riposta d'un ton glacial :
- Vous êtes à présent à Muman, frère Bosa [...]
Rappelez-vous, c'est Rome qui, au fil de conciles et d'assemblées, s'est écartée des enseignements primitifs. Ici, ce sont ces doctrines-là, que l'on considère comme déviantes.
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[L'évêque Arwald devise avec frère Eadulf, lors du banquet en l'honneur de la délégation venue à Cashel, et dont Arwald fait partie]
- J'ai ouï dire [que l'abbé Ségdae] est aussi apparenté à la famille régnante et, par conséquent, à Colgu [le roi de Muman et frère de Fidelma],
souligna l'évêque Arwald.
- Certes, la chose est courante dans ce pays.
- Donc, la prétention d'Ard Macha à être la plus ancienne Eglise de toutes [en Irlande] éveillerait du ressentiment ?
- Naturellement. Ce ne serait pas la première fois qu'une telle rivalité envenime les rapports entre les principales Eglises des cinq royaumes [d'Irlande].
- Le haut roi n'exerce-t-il aucun contrôle ?
- Il s'agit pour l'essentiel d'un titre honorifique. Le pouvoir est aux mains des rois des provinces. Lui-même ne gouverne qu'avec leur approbation.
- Je gage néanmoins que le fils d'un haut roi sera haut roi à son tour.
- La couronne ne se transmet pas comme dans votre peuple. Ici, le nouveau roi est désigné par trois générations de sa famille, qui l'estiment le plus compétent.
Arwald secoua la tête, dépassé.
- Etrange usage !