Citations sur Histoires de femmes, tome 2 : Félicité, une femme d'honneur (7)
-- Quel drôle de pays, murmura-t-elle tout en s’installant à la table, dès que le déjeuner fut chose du passé. Un jour, on se croirait en enfer, alors que le lendemain, ça ressemble au paradis.
À force de côtoyer les gens de la ville et de vivre dans des pensions, il avait compris que ça aurait dû être normal d’avoir une assiette bien remplie au moins une fois par jour (…) Même un bol de soupane avec un peu de sucre brun aurait suffi, dans le pire des cas. Mais chez les Couturier, l’achat de bières avait toujours eu la priorité sur celui du pain…
Quand Stella employait le vouvoiement avec ses enfants, ceux-ci savaient très bien qu’ils avaient dépassé ce qu’elle jugeait être les limites acceptables des bonnes manières.
(…) je redoutais les cris, qui me font perdre tous mes moyens. Quand on me parle trop fort, c’est comme si ma cervelle se vidait d’un coup et que je n’arrivais plus à penser normalement.
(…) la tendre complicité entre elles, tout comme l’attachement maternel que Marion avait jadis ressenti pour sa petite sœur, n’existait plus. Le temps avait fait son œuvre et Anita n’était plus un bébé, Marion s’en était vite rendu compte, car la fillette avait réclamé son indépendance à grand renfort de cris quand elle avait voulu la prendre dans ses bras. Le cœur gros, la jeune fille avait alors compris qu’elle s’était ennuyée d’un souvenir.
-- Je suis d’accord avec vous, madame Légaré. La grossièreté m’a toujours exaspéré, moi aussi. Et les cris encore plus ! Quand les deux se conjuguent en même temps que l’impertinence, c’est à devenir fou !
Pas de feu qui détruit tout, pas de mortalité qui déchire le cœur, pas d'accident qui change le cours d'une vie... Non, c'est plutôt le quotidien qui a été chargé en émotions, en déceptions, en petites joies, en découvertes.