Plus question de tergiverser, d’avancer puis de reculer, de minauder et de se raisonner, depuis le temps qu’il en rêvait, Émile décida qu’il était temps de passer à l’action.
Toutes ces heures de réflexion qui s’accumulaient depuis maintenant quelques années ne resteraient pas inutiles.
L’exercice sera une bonne leçon de français et vous découvrirez peut-être, à travers les mots, la solution à votre problème qui aurait été la meilleure…
— Non, c’est pas pour tes notes que j’ai demandé à te voir, répéta-t-il, c’est pour ton attitude.
Cyrille eut alors l’impression de tomber des nues.
Son attitude?
Mais qu’est-ce qu’elle avait, son attitude?
Le pauvre garçon ne comprenait pas. Il étudiait comme un forcené, car ça occupait le temps; il assistait rigoureusement à tous les offices, car il n’avait pas le choix; il se contentait de parler à ses confrères à l’occasion, uniquement par nécessité; et il ne se mêlait surtout pas aux élèves turbulents, car ils l’intimidaient.
Il arrive que certains choix de vie apparaissent très tôt dans l’existence, même dans l’enfance parfois, et ils sont irrévocables.
Toutefois, il ne faudrait pas oublier que ce qui ressemble à de la chance pour l’un n’est peut-être qu’une corvée insupportable pour l’autre. Le bonheur a plusieurs facettes et il ne se mesure pas de la même façon pour tous! Ainsi, ce qui s’apparente à une infinité de possibilités pour Marie-Thérèse et Jaquelin n’est en fait qu’une prison pour Cyrille. Lui, il n’a qu’un désir en tête: prendre la relève de son père à la cordonnerie.
«Vivre, ce n’est pas attendre que l’orage passe. Vivre, c’est apprendre à danser sous la pluie.»
Sénèque