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Critique de Sachenka


Michel Tremblay est un incontournable de la littérature québécoise et, de ce fait, je crois que j'ai lu trop de ses romans à une certaine époque. Tellement que j'en ai fait une écoeurantite aigüe ! Mais bon, il faut en revenir alors je me suis replongé récemment dans son univers et sa dernière saga, commencée par La traversée du continent, m'a tout de suite enthousiasmé. L'auteur a mélangé histoire et fiction dans cette histoire qui a pour sujet sa propre mère alors qu'elle était toute jeune, au début des années 1900…

La petite Rhéauna, dix ans, ne connaît que Sainte-Maria-de-Saskatchewan, un petit patelin au fin fond d'une province de l'Ouest canadien. Elle habite chez ses grands-parents et ses deux soeurs cadettes. Son univers se résume à quelques livres et des champs de maïs à perte de vue. Assez enchanteur comme décor, n'est-ce pas ? En tous cas, c'est ce que pensent les jeunes demoiselles. Je trouve un côté roman initiatique à ce bouquin qui se lit trop rapidement (je l'ai dévoré en une soirée !)

Malheureusement, son univers s'effondre quand la famille reçoit un appel de Maria Desrosiers, la mère des jeunes demoiselles : elle demande à ce que son ainée vienne la rejoindre à Montréal. Rhéauna sera donc arrachée à ses soeurs et à son petit paradis sur terre. C'est alors que le roman se transforme en récit d'un voyage. D'un très long voyage car, même en train, il faut plusieurs jours pour traverser d'ouest en est cet immense pays qu'est le Canada. Et il lui faudra effectuer des arrêts où elle sera prise en charge par divers membres de sa famille.

Premier arrêt : Régina, la capitale de la Saskatchewan. C'est la première fois que la petite voit une grande ville avec des édifices de huit étages ! Elle est reçue par sa grande-tante Régina, une femme sèche et acariâtre mais, dans la soirée, elle est témoin d'un moment magique. Ladite tante ouvre les fenêtres et joue du piano (du Schubert et du Mozart) pour les gens dans la rue. Rhéauna découvre la vraie musique.

Deuxième arrêt : Winnipeg, la capitale du Manitoba. Cette ville est encore plus grande que Régina. Elle y est accueillie par son autre grande-tante Bebette, une femme de démesure, et une ribambelle de figurants. Après tout, il faut faire bonne impression ! Dans sa maison, un banquet en suit un autre et la petite Rhéauna y restera plus longtemps que prévu afin qu'on puisse célébrer son anniversaire en grand. Elle mange des plats nouveaux et découvre des goûts dont elle ne soupçonnait même pas l'existence.

Troisième arrêt : Ottawa, la capitale du pays. La petite n'a pas l'occasion de la visiter car la Louise, dite Ti-Lou, la garde dans sa chambre du Château Laurier, où elle reçoit des politiciens et hommes d'affaires importants. Ça ne pourrait être un roman de Michel Tremblay sans qu'il y ait au moins une prostituée… *Soupir* Mais bon, Rhéauna y reste peu longtemps (juste assez pour que Ti-Lou raconte son histoire et lance son réquisitoire contre l'hypocrisie des hommes.

Puis, enfin, c'est le terminus : Montréal. Une surprise de taille attend Rhéauna mais, pour la savoir, il faudra lire le roman. Et les tomes suivants aussi, car l'émotion est au rendez-vous. Je recommande vivement la lecture de la Saga des Desrosiers. Au-delà du voyage émerveillant d'une petite fille qui découvre le monde (et à laquelle je me suis vraiment attaché), j'ai beaucoup apprécié les brèves histoires divertissantes de tous ces personnages colorés et de la façon dont ils ont laissé leur empreinte dans l'imaginaire de Tremblay. À suivre.
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