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En Beauce,au Québec dans les années 40, deux jeunes filles vont devoir vivre des instants de solitude qui restent à vie comme une marque indélébile. Cela va signer la fin de leur insouciance. Il s'agit d'une grossesse non désirée menée jusqu'à terme. Vue les circonstances, elles vont le vivre de façon différente l'une de l'autre Elles vont vivre avec leurs secrets à cause des craintes de la religion et des racontards.
C'est raconté avec l'accent et le patois québécois.
Préparez vous ,vous aussi à vivre ces "années de silence " avec Rolande et surtout Cécile.
L'écriture est fluide et agréablement empathique. Ceci m'a fait dévorer ce livre . Seul petit bémol, je suis déçue par la fin.
Je vais quand même me précipiter vers la suite .
J'ai l'accent québécois qui me reste dans la tête.

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Voici le premier tome d'une saga. J'ai trouvé celle-ci totalement différente, tout d'abord vous serez dérouté par les dialogues, le patois de Beauce, province de Québec donne une touche étonnante à ce premier volet. Ce patois amène, je trouve un côté chaleureux à ce roman. Puis vient l'histoire de chacun des personnages, ils vivent des situations difficiles voire même terribles, et tout cela fait que l'on s'y attache très rapidement et avec beaucoup de force.
A une époque où le « qu'en-dira t-on » est très important, n'oublions pas que nous sommes en pleine période de Seconde Guerre Mondiale, dans un petit village proche de Québec, certaines décisions, situations nous feraient bondir d'effroi aujourd'hui, mais dans ces temps incertains, tout cela semblait être le plus judicieux. Nous assistions donc à des souffrances psychologiques très fortes.
Le titre « Dans la tourmente », vous donne donc le ton de ce roman, mais ce qu'il ne vous dit pas c'est le plaisir que le lecteur prend à suivre l'évolution de ces personnages.
Des émotions très fortes m'ont submergé, j'ai eu beaucoup d'empathie pour certains, et au final j'ai donc très envie de connaitre la suite de cette histoire.
Je vous invite donc à découvrir vous aussi Cécile, Jérôme, ainsi que leurs familles respectives, et les embûches qui vont venir jalonner leur parcours.
Lien : https://livresque78.wordpres..
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Ce premier tome des Années du silence renferme deux parties bien distinctes : La tourmente et La délivrance. Ces deux titres nous donnent immédiatement une idée de ce qui nous attend. D'un côté, nous faisons la rencontre de Cécile, dix huit ans, enceinte de Jérôme, l'amour de sa vie. de l'autre, nous rencontrons Rolande, treize ans, enceinte également mais d'une toute autre manière. le lecteur suit l'évolution de leurs deux grossesses jusqu'au point de non-retour, jusqu'à la vie décide de ce qui les attend par la suite.
En commençant ce roman, je pensais très honnêtement ne pas aimer. Je trouvais le récit un peu lent et le langage un peu déroutant (c'est une sacrée expérience de lire du patois retranscrit !). Ce fut mon ressenti durant une dizaine de pages, mon impression ayant changé du tout au tout une fois complètement immergée dans l'univers de Cécile et Rolande. J'ai aimé profondément ce roman, au point que les larmes me sont venues aux yeux à plusieurs reprises. Il est impossible de rester insensible en lisant ce roman.
Nous sommes dans les années 40 au début du roman et les moeurs sont différentes des nôtres actuellement. La condition de la femme, non-libre de ses choix, m'a particulièrement touchée. On sent les femmes de ce livre sous le joug des hommes, au départ. C'est accablant puisque les décisions qui leur sont imposées changent parfois considérablement leur vie, au point d'ancrer en elles de profondes blessures qui ne cicatriseront peut-être jamais. Ce qui m'a le plus chamboulée, le plus énervée réellement, ce sont les religieuses des établissements (orphelinats, hôpitaux) coincées dans leurs préjugées, dans leur vision étriquée du monde. Elles traînent un air de dédain qui juge sans savoir. Ce qui m'a exaspérée (et le mot est faible), c'est qu'elles ne cherchent pas à aider leurs prochains (elles les blessent même parfois volontairement), elles sont simplement dans une optique de jugement strict. J'étais choquée de leur attitude vis-à-vis de Rolande, enceinte à treize ans, qui à leurs yeux ne peut être qu'une « trainée » pour se retrouver dans cet état. Aucune autre alternative n'est possible selon ces religieuses. (En écrivant tout cela, je sens l'irritation me gagner encore une fois !)
J'ai aimé le personnage de Cécile que l'on suit de la première page à la dernière. C'est un personnage sensible, doux, que l'on souhaite protéger du monde. Elle a une aura qui la rend magnifique à nos yeux. Pourtant, la vie est rude à son égard et le malheur frappe souvent à sa porte. L'injustice l'assaille réellement de toute part. Rien ne se passe comme prévu pour Cécile et c'est ce qui chagrine fortement le lecteur.
Rolande est le personnage qui m'a le plus marquée de tous. Elle est une enfant, elle a un visage ingrat, elle est heureuse, elle est débrouillarde, la voilà telle qu'on la connaît au départ. Son changement est imminent, elle est enceinte pour une raison abominable. Une raison qui transcende d'horreur. Rolande a besoin d'aide, a besoin de réconfort mais personne n'est pas là pour elle et je peux le dire, j'ai essuyé plus d'une larme pour elle. le rejet de sa mère, le dégoût des religieuses, la violence qui s'immisce dans le comportement de notre Rolande qui ne sait plus rien gérer, tout cela m'a bouleversée au plus haut point. J'ai rarement été si émotive, si sensible à la condition d'un personnage de fiction. Rolande est mon personnage préféré.
Les thèmes s'entremêlent dans Les années du silence. La mort et le deuil sont très présents, sources d'émotions vives pour nos personnages autant que pour nous. L'injustice est quelque chose qui revient souvent hanter notre esprit de lecteur passionné. Néanmoins, le thème le plus remarquable est l'Absence. L'absence régit tout le roman. Cécile passe sa vie à attendre, soumise à l'Absence généralisée. Et c'est bien connu, l'absence provoque le manque et le silence. le manque devient pathologique chez certains personnages, le silence devient loi dans l'univers crée par Louise Tremblay d'Essiambre. le roman porte si bien son titre. du silence découlant de la mort, de l'absence ou tout simplement du refus et/ou manque de communication, tout s'articule autour de cet état.
En conclusion, j'avoue avoir pris mon temps pour me délecter de ce roman qui est terriblement fort en émotion. Je redoutais de le terminer tant je m'étais impliquée dans la vie des personnages de Louise Tremblay d'Essiambre. C'est incroyable comme les personnages de ce roman ont la faculté de nous émouvoir. Ce livre fait partie de ceux qui m'ont le plus touchée dans ma vie, il est extrêmement bien mené, juste, sensible. En ouvrant Les années du silence, c'est une explosion d'émotions qui nous jaillit au visage.

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Les années du silence, ma première lecture en tant que lectrice Charleston, fut une expérience intense. Jamais un livre ne m'a autant fait pleurer, bouleversée et brisé le coeur.

Le roman relate la destinée de deux femmes Rolande et Cécile, deux âmes brisées par la vie. Un point commun, leurs grossesses accidentelles qui viennent bouleverser un quotidien déjà pénible. Pour elles, plus rien ne sera plus jamais comme avant. le lecteur suivra, avec beaucoup d'émotion, leur descente aux enfers, leurs rencontres, leurs peines et rares joies.

Lire Les années du silence, c'est vivre avec des personnages que l'on a envie de consoler, on a surtout envie de pleurer avec eux mais aussi pour eux. On prie pour conjurer ce silence qui fragmente leur vie et qui tourmente leurs coeurs. Nos larmes coulent pour tenter de supporter les souffrances de Rolande et de Cécile.

La plume de Louise Tremblay d'Essiambre est agréable à lire et riche en émotion. Les mots du roman sont puissants et traduisent à la perfection la profonde tourmente qui émane de ce texte. On peut être déconcerté par les dialogues qui sont en Québécois mais on s'y habitude très vite. Cette langue ne nous est plus étrangère, elle devient comme une marque de fabrique, une caractéristique de l'univers particulier de cette oeuvre. Toutefois, les dialogues ont été adaptés pour le public français, il n'y aura donc pas de soucis de compréhension.

Les personnages du roman sont tellement réalistes que l'on se demande s'ils ont réellement existé. Ils évoluent au sein d'une époque qui n'offrait pas beaucoup de possibilités aux femmes, elles devaient se taire et accepter leurs conditions même si cela les obligeaient à renoncer à elles-mêmes. A travers les pages, on sent que nos deux personnages subissent leurs vies au lieu de les vivre pleinement. Leurs choix, si l'on peut réellement parler de choix, sont dictés par la nécessité de respecter les apparences.

Les années du silence est un roman d'une puissance à faire couler les larmes des coeurs les plus endurcis. L'histoire poignante de Rolande obligée de porter le poids d'un drame familial qui a brisé son âme en mille morceaux et de Cécile, qui se battait chaque jour pour avoir le droit d'être femme, d'être mère. Toutes les deux se battaient pour avoir le droit à l'amour.

Les années du silence est un magnifique coup de coeur qui m'a bouleversée au plus profond de mon âme. Une histoire d'amour et de silence qui tisse sa toile à travers les années qui passent.
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Dès que j'ai lu le résumé de ce livre, il m'a de suite intriguée et à peine reçu, je l'ai commencé. L'époque de la seconde guerre mondiale est une époque qui m'intéresse et le thème de ce livre, donc la grossesse, m'a aussi fortement tentée, car je voulais voir ce que l'auteure allait nous raconter. Ça été une bonne lecture, qui prend aussi beaucoup aux tripes, mais il est vrai que les dialogues avec le parlé québécois m'a laissée un peu indécise. Quand on ne le connaît pas, il est difficile de comprendre certaines phrases.

Nous sommes en 1942 et à l'aube de ses dix-huit ans, Cécile découvre qu'elle est enceinte de l'homme qu'elle aime. Elle est un peu perdue par cette découverte et quand sa famille, ou plutôt ses parents, va l'apprendre, les mois suivants vont être une torture pour elle. Être enceinte avant le mariage à cette époque est presque une tare et risquerait de jeter l'opprobre sur sa famille. de ce fait, elle doit s'en éloigner et partir chez sa tante, là où personne ne saura qu'elle attend un enfant. En parallèle, nous suivons une jeune fille de treize ans, Rolande, qui elle aussi est tombée enceinte. Elles vont alors se rencontrer dans cet orphelinat tenu par des soeurs. Dès lors, leur vie deviendra un cauchemar et le silence qu'elles devront garder sera difficile à tenir.

Le roman est découpé en deux parties bien distinctes. L'avant et l'après naissance. La première partie se déroule pendant la guerre, là où les erreurs peuvent être difficiles à assumer. Venant d'une famille de paysans, Cécile doit aider sa mère à la maison et est donc la plus âgée de la tribu. Mais dès lors qu'elle tombe enceinte, elle va devoir faire des choix difficiles à encaisser, mais son père est intraitable dessus : elle ne peut pas être enceinte avant d'être mariée. Je pense qu'à travers ce roman, l'auteur voulait nous montrer toute la difficulté de cette époque, et elle a réussi avec moi : j'étais outrée devant le comportement de ses parents et ses proches, qui a considèrent presque comme une traînée et qu'elle aurait dû faire attention avant d'offrir son corps à son fiancé. J'ai détesté son père pour ses paroles et les valeurs qu'il pense avoir. J'étais déçue de sa mère qui n'a pas osé allait à l'encontre de son mari et j'étais triste pour Cécile qui devait vivre avec cette tristesse et cette colère en elle, qu'elle devait garder secrètes.

Quant à Rolande, même si on la voit moins souvent que Cécile, il n'en reste pas moins que ce qu'elle vit est horrible. Je n'en dirais pas plus, pour éviter de spoiler, mais là aussi, j'en ai voulu à son père et à sa mère pour ce qu'ils lui font subir. Être enceinte à treize ans sans l'avoir voulu n'est jamais facile, et encore moins à cette époque-ci. Elle sera vite mise sur le devant de la scène et cataloguée comme une traînée, alors qu'il en est tout autre. Elle cache un lourd secret, dont elle ne parle à personne et qui la ronge de plus en plus.

Cette première partie m'a tout de même tenue en haleine, car je souhaitais vraiment que leur condition s'arrange et que le bonheur sonne enfin à leur porte. Ce qui m'a le plus dérangée dans ma lecture, c'est le dialecte québécois dans les dialogues. Étant donné qu'ils ne viennent pas de familles aisées, la pratique de la langue reste quasiment à ses débuts et ils ont des termes qui m'étaient inconnus. Au début, j'ai été très déstabilisée, mais plus on avance, et plus ces termes prennent un sens et surtout, on voit à quoi ils correspondent avec notre français à nous.

Pour ce qui est de la seconde partie, je l'ai beaucoup aimée, car elle se situe plusieurs années plus tard, mais il n'y a pas pour autant plus de bonheur que dans la première partie. L'auteure a vraiment joué sur la psychologie des personnages et c'est ce qui m'a le plus plu. Ainsi, on en apprenait plus sur chaque personnage et on arrivait à mieux s'attacher à eux, car nous les suivions peu à peu. Même si le roman est à la troisième personne, l'auteure à réussi à leur donner une identité et un rôle important. Chaque personnage a son importance, et c'est vraiment ce qui m'a tenue en haleine durant toute ma lecture.

En résumé, c'est un roman que je conseille pour la psychologie des personnages et la période qui est traitée avec justesse et précision. Ce qui le différencie des autres romans sur le même thème, c'est que, certes, nous sommes en plein dans la seconde guerre mondiale, mais nous ne la voyons quasiment pas. L'auteure a préféré privilégier les relations familiales, et c'est aussi ça qui fait le charme de ce roman. Cécile et Rolande sont deux jeunes filles bien différentes, mais qui ont un point commun : leur grossesse. Elles sont du coup très attachantes, et on ne souhaite que le meilleur pour elles.

* Je remercie Eric et les éditions Charleston pour leur confiance ! *

Justine P.

SORTIE LE 11 JANVIER 2016 !
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Québec, années 40. Deux très jeunes filles sont plongées dans "La Tourmente", confrontées à des grossesses imprévues. Pour échapper aux scandales et aux racontars, leurs familles respectives les éloignent, les contraignant à laisser leur bébé à l'adoption...

Voici le point de départ d'une longue et passionnante saga familiale. Dans une langue éminemment vivante (un patois, le joual, auquel on s'adapte très vite), l'auteur nous fait entrer dans l'intimité de Cécile et de Rolande ; on s'attache instantanément à ces deux jeunes filles-mères, qui inspirent compassion et tristesse.
Elle analyse très finement les sentiments de chacun des protagonistes, les hommes comme les femmes, chacun accablé par les poids des traditions et des conséquences dramatiques des secrets et du silence. La condition de la femme, le choix d'être mère, l'apprentissage de la maternité... sont autant de thèmes forts traités avec talent et émotion.

Malgré tout, sa plume est aussi très, très descriptive, et sans doute un peu moins d'explications aurait rendu le texte plus brut et la lecture plus fluide. Il faut reconnaître également que les familles de Cécile et Rolande, telles qu'elles sont décrites, semblent être des gens simples et taiseux soucieux du lendemain et des traditions comme toute famille modeste de cette région et de cette époque, et pourtant les voilà plongées dans bien des affres existentielles. A force de tout vouloir expliciter, comme si l'on avait besoin que l'on nous explique systématiquement ce que ressentent les protagonistes au fil de très nombreuses pages, la redondance est inévitable et l'ennui risque de guetter.
Je regrette également que l'histoire de Rolande, qui m'a inspiré d'énormes serrements de coeur, se soit perdue en cours de route.

Et comme pour contredire ce sentiment, dans la partie intitulée "La Délivrance", subitement les décennies passent à toute vitesse, les enfants grandissent, puis les enfants des enfants... Larges ellipses narratives qui mèneront jusqu'aux années 80, lorsque les secrets éclateront au grand jour. Il paraît possible de s'arrêter là dans la lecture, tandis que les personnages principaux se sont retrouvés, mais d'autres nous attendent, suscitant attente et curiosité, car on ne quitte pas si facilement des personnages qui nous ont tant émus.

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« Les années du silence » est mon premier roman en tant que Lectrice Charleston 2016 ! Et je suis très heureuse d'avoir pu découvrir ce livre car ça a été une lecture marquante ! Il est clair qu'on en ressort pas indemne ! Promis, ce roman est touchant, poignant, marquant !

Tout d'abord, ce roman se découpe en 2 parties : la tourmente et la délivrance. Dans ce roman, et plus précisément dans la première partie, on va suivre le destin de deux jeunes filles confrontées au même problème : la grossesse non désirée. L'une concernera un couple et l'autre les attouchements de son père, soit l'inceste entre un père et une fille.

Le début est assez barbant. On a vraiment du mal à rentrer dans l'histoire sachant que le québécois est souvent utilisé. Ce n'est pas toujours évident à suivre. Surtout quand on change d'histoire sans vraiment le savoir. Mais une fois dedans, on ne lâche plus le roman. C'est un roman vraiment bourré d'émotions. Plus on avance dans l'histoire, plus on s'attend à une bombe à retardement. Et ça n'a pas échappé car à la fin de la première partie, on a vraiment le coeur serré.

Dans la deuxième partie, rien ne va plus. Les émotions fussent à foison. On ne sait plus ou donner de la tête tellement c'est tragique, triste, bouleversant.

Ce roman n'est pas seulement une histoire de moeurs, de guerre. C'est bien plus que cela. Il est question de secrets de famille.

Cette deuxième partie est beaucoup plus touchante et prenante.
Maintenant, je n'ai qu'une hâte : lire la suite !
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Ce roman est une lecture particulièrement touchante et poignante.

Nous sommes au début des années 40, dans la campagne du Québec. Cécile, fille de fermier, est éprise de Jérôme. Ils doivent se marier. Mais elle se donne à lui et se retrouve enceinte. Pour son père, c'est une chose inconcevable: il ne veut pas que sa fille se marie à cause d'une grossesse et encore moins être la risée de ses voisins. Autre temps, autres moeurs: à cette époque, encore davantage à la campagne, les femmes n'étaient pas libres de choisir leur destin. La mère de Cécile la comprend mais a peur de se dresser contre son mari. Et puis une autre motivation l'anime. Alors Cécile ira à Québec, chez sa tante Gisèle et devra confier son enfant à l'adoption. Ensuite, elle sera autorisée à rentrer chez ses parents et épouser Jérôme, si leurs sentiments sont toujours intacts. Mais les choses ne se déroulent jamais comme prévu...

Cécile va croiser la route de Rolande. C'est une gamine de treize ans. On comprend qu'elle n'est pas très jolie, mais c'est une adolescente comme les autres, insouciante. Jusqu'à ce que l'irrévocable arrive. Rolande se retrouve enceinte malgré elle, à cause de la pire chose qui soit. Son insouciance s'envolera à jamais, même si c'est de bon coeur qu'elle va confier son bébé à l'orphelinat.

Cécile et Rolande m'ont profondément marquée. J'ai été très touchée par la situation de Rolande, une gamine qui voit sa vie brisée, à seulement 13 ans. C'est dur, très dur. Cécile, elle, est une jeune femme douce, passionnée et finalement résolument optimiste. Je me suis beaucoup attachée à elle, à la façon dont elle a géré les événements. J'ai évidemment détesté son père pour la cruelle décision qu'il a prise, même s'il s'adoucit ensuite. J'ai, en revanche, adoré la tante Gisèle, ses réflexions sur la vie et sa philosophie. La tante qu'on rêve d'avoir! Les deux héroïnes doivent faire face à des choix que les adultes ont faits pour elles, sous le jugement des dures religieuses.Tout en se reconstruisant ensuite.

C'est donc un roman enivrant, que j'ai énormément apprécié. Il m'a juste fallu réussir à entrer dedans: de nombreux dialogues comportent de l'argot québécois, alors il faut vraiment s'accrocher! J'avais un peu l'impression d'avancer au ralenti, au début, mais finalement on s'y fait. Très vite, je ne pouvais plus décrocher de cette histoire, à la fois tragique et pleine d'espoir, agrémentée de rebondissements -joyeux comme tristes- que je n'avais pas vu venir. On voyage de Québec jusqu'en Normandie, de 1942 à 1984. Plusieurs thèmes reviennent et hantent ce roman: le deuil, la transmission, l'absence souvent cruelle. Et le silence dans lequel s'engoncent certains personnages, cause de leurs tourments.

La plume de Louise Tremblay d'Essiambre est à la fois précise, douce et sensible. Elle nous offre un roman plein d'émotions, aux personnages attachants et à l'intrigue captivante. C'est un roman qui marque forcément et ne laisse pas insensible. Certains passages poignants peuvent même tirer des larmes. J'ai vraiment hâte de découvrir la suite!

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Voilà un premier tome que j'ai trouvé réussi, parce qu'il m'a donné envie de poursuivre l'histoire de cette famille !

Nous suivons donc Cécile des années 40 aux années 80. Sa famille nombreuse (12 frères et soeurs), ses désirs de mariage et d'enfants. Son amour indéfectible pour Jérôme, le silence qu'elle doit garder sur leur fille, son métier. C'est un très beau personnage, une femme sensible, courageuse, qui décide d'avancer, malgré les nombreux obstacles que la vie place devant elle. de très beaux personnages secondaires aussi, tels Rolande et sa souffrance, la tante Gisèle et Don Paulo, tellement humains et généreux.

C'est aussi une époque et la place de la femme dans celle-ci dont parle l'auteur, des relations mère-enfants, des non-dits qui les rendent compliquées, voire délétères.

Une écriture que l'on sent maîtrisée, mais fluide à la lecture. Un roman poignant, fort en émotions.
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L'auteure a une plume adroite, respectueuse de ses personnages, j'ai eu l'impression qu'elle en prenait soin, qu'elle avait peur de les blesser ! Elle augmente cette sensibilité en employant des expressions typiques de la parlure beauceronne lorsque les situations sont particulièrement tendues et difficiles à vivre. Excellente initiative qui donne encore plus de valeur et d'authenticité au roman.
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