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Critique de Ingannmic


Longue nouvelle, "Les amants d'Avignon" est d'abord parue illégalement, en 1943, sous le pseudonyme de Laurent Daniel.

Elle met en scène Juliette Noël, jolie femme et simple dactylo, à l'allure digne d'une "couverture de Marie-Claire", qui mène entre sa tante et son fils adoptif une existence banale et paisible, jusqu'à ce que les sinistres circonstances de la guerre -la seconde- s'y immiscent.

Juliette effectue alors des missions pour le compte de la Résistance, s'assurant de la sûreté de planques envisagées, transportant des vivres ou des messages... Elle le fait sans se poser de questions, comme mue par un instinct impératif de ce qui est juste et nécessaire. Malgré la peur et la fatigue, elle accomplit ses missions avec une persévérance qui semble naturelle.

Et c'est bien là le propos d'Elsa Triolet, que de rendre hommage à ceux qui, en ces périodes qui mettent à nu la véritable nature des individus, révèlent des possibilités insoupçonnées, ces gens ordinaires, voire insignifiants, qui, refusant les compromissions et le confort d'une prudente inertie, et deviennent alors chefs de maquis, agents de liaison. Ses héros de l'ombre accomplissent leur "devoir" sans ostentation, ni orgueil, mais prennent des trains dans lesquels ils se sustentent d'un sandwich au mauvais saucisson, se déplacent à bicyclette pour apporter une contribution discrète mais indispensable, reposant sur un vaste réseau de solidarité et de confiance...

Le récit est déroulé sur un mode chaotique, progressant par bonds d'une scène à l'autre, l'auteur s'exprimant souvent par ellipses, évoquant les sensations de Juliette sans toujours exprimer les faits qui les provoquent, avec comme résultat des passages parfois obscurs. J'ai eu un peu de mal à appréhender, par exemple, le sens du jeu auquel s'adonnent Juliette et l'un des contacts qu'elle rencontre à deux reprises, qui s'inventent une histoire d'amour dont la forteresse d'Avignon, qu'ils visitent, serait l'écrin... l'auteur souhaite-elle ainsi signifier que seul l'amour, en ces temps troublés, est la seule valeur à laquelle se rattacher pour ne pas sombrer dans la détresse face à la barbarie du monde ?

Un avis en demi-teinte, donc, suite à cette brève découverte...
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