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Critique de Ally


Nous sommes dans un monde imaginaire, celui du royaume des toupies. le roi Toupimar III se réveille et s'aperçoit qu'il lui manque sa pantoufle droite. Pour son général, Djoum Atchoum Taratadjoum (avec un peu d'entraînement, il devient aisé de prononcer son nom), le doute n'est pas permis. C'est le royaume voisin, celui de Triboulflavie, qui a fait le coup. Il faut lui déclarer la guerre ! A condition d'avoir un trompette pour donner le signal de l'attaque... le dernier en date a démissionné. Il faut donc en trouver un autre. Patate Patatrac est recruté suivant des critères physiques. le pauvre garçon n'a pas l'air très débrouillard, notamment en musique. La preuve. Trois fois de suite, il se trompe et au lieu de donner le signal de l'attaque, il choisit celui de la retraite. le général devient furieux et veut sa tête…

Ce petit livre destiné aux enfants à partir de 8/9 ans se lit comme un conte. L'oralité occupe une place très importante avec l'omniprésence de dialogues. Il y a également beaucoup d'humour dans le texte avec des jeux de mots sur les noms propres, et quelques métaphores surprenantes (par exemple « le cours des choses change au galop comme un fourmilier qui s'emballe » p.14). Il devient facile d'imaginer ce conte joué sur scène. Par exemple, l'échange entre le roi et la soubrette dans les premières pages du livre est truculent.

Malgré l'apparente légèreté du conte, il ne faut pas se leurrer. le texte est porteur de valeurs humaines et délivre un message. L'auteur grec, Eugène Trivizas, a créé un monde imaginaire pour interroger le nôtre. Il ironise sur les va-t-en-guerre, représentés par le général. La pantoufle perdue montre l'absurdité des conflits. le trompette Patate Patatrac, qui nous apparaît niais aux premiers abords, se révèle porteur d'un message pacifique. Grâce à son courage et sa volonté, il parvient à empêcher une guerre ridicule et inutile.

Les illustrations signées Denitza Mineva apportent un vrai plus dans ce petit livre. Les illustrations en noir et blanc s'insèrent dans le texte de manière créative et ludique. le style est épuré et dynamique avec des personnages sous forme de petites silhouettes. On retrouve également cet humour particulier en résonnance avec le texte. J'ai bien aimé, par exemple, l'illustration pleine page qui montre les soubrettes à la recherche de la pantoufle.

Ce conte a été publié pour la première fois en Grèce en 2007 et il s'agit d'une traduction française de Michèle Justrabo. Cependant, à la lecture de ce petit livre, nous avons l'impression de lire une oeuvre originale tant le texte s'avère fluide et agréable à lire à haute voix.

Il s'agit d'une belle découverte. Je remercie Babelio et les Editions du Jasmin pour cet envoi.
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