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Critique de Aline1102


Anna Bouverie a 42 ans et est l'épouse du pasteur de Loxford, un petit village anglais. Durant ses années de mariage, Anna n'a presque pas travaillé. Cela aurait nui à la réputation de son époux, Peter et, surtout, elle n'aurait plus eu le temps d'assumer ses fonctions de femme d'ecclésiastique. Anna s'est donc contentée d'élever ses trois enfants.
Mais un beau jour, alors que Peter n'a pas obtenu la promotion que tous attendaient, Anna décide de reprendre sa vie en main. Elle a besoin d'argent pour envoyer sa plus jeune fille, Flora, dans une autre école, et pour permettre à Luke, son fils de dix-sept ans, de partir en Inde avec quelques amis. Il ne faut rien espérer de Peter, qui n'aura pas l'augmentation de salaire tant espérée. Alors, Anna se fait embaucher dans un grand magasin.
La population de Loxford apprend bien vite que la femme du pasteur travaille dans un grand magasin. Choqués, les membres de la petite communauté tentent de convaincre Anna de renoncer à cette occupation.

C'est bien plus que l'histoire d'Anna que nous découvrons avec ce roman de Joanna Trollope. « La femme du pasteur » nous parle de l'ensemble des habitants de Loxford.
En cela, le roman est bien plus passionnant que prévu. Car, en lisant la quatrième de couverture, j'avais un peu peur de me lire un roman à l'eau de rose, mais ce n'est pas du tout le cas. Bien sûr, on nous parle d'une histoire d'amour. Mais le sujet principal de ce récit n'est pas la romance entre deux des personnages, mais bien la mentalité des habitants de Loxford.
Loxford est un petit village avec tout ce que cela implique, notamment le manque de vie privée. Surtout pour Anna qui, en tant que femme du pasteur, se doit de mener une existence irréprochable, afin de montrer l'exemple aux autres épouses de la communauté. En réalité, même si sa vie n'est pas parfaite ou la déçoit, Anna est tenue de faire semblant que tout va bien : son couple ne rencontre aucun problème, ses problèmes d'argent ne doivent surtout pas être devinés par les paroissiens de Peter, son sentiment d'inutilité ne doit jamais être évoqué. Anna ne peut même pas avoir d'amie parmi les fidèles de l'église de Peter, puisque cela créerait une drôle d'ambiance dans le village.
Et Anna n'en peut plus de cette situation. Elle en a assez de prétendre que tout va bien. Elle ne comprend pas pourquoi son statut de femme de pasteur l'oblige à être hypocrite et à se dévouer corps et âme aux fidèles de son mari. Après tout, ce n'est pas elle qui a choisi de se consacrer à l'Eglise, mais son mari.
Et c'est ainsi que l'histoire d'Anna est devenue bien plus passionnante que prévu. Alors que je m'attendais à une banale histoire d'amour (toujours à cause du résumé), je me suis retrouvée à lire le récit d'une véritable rébellion : celle d'une femme qui, enfermée dans une vie qui ne lui correspond plus, décide de prendre les choses en main et de faire évoluer son existence pour qu'enfin, elle lui convienne.
Vous vous en doutez, j'ai beaucoup apprécié Anna et sa façon de se moquer des conventions de Loxford. Sa maison n'est pas toujours en ordre, elle porte des vêtements un peu bohèmes, et n'hésite pas à coudre elle-même ses rideaux malgré son manque de talent pour la couture. Mais mon personnage préféré, c'est Laura, la mère d'Anna. Encore plus anticonformiste que sa fille, Laura et ses conversations avec Sainte Agathe (la statue d'une sainte que lui a offerte l'un de ses amants ; elle l'a gardée dans son salon) m'ont bien fait rire.
« La femme du pasteur » n'était certainement pas le roman le plus intellectuel que j'ai lu, mais c'était finalement une très bonne surprise.
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