Entre le reste du monde et le cimetière de Port-au-Prince, il y a le trottoir de 'man Jeanne' où se rencontrent les écorchés de pays, les laissés-pour-compte, ceux dont les rêves ne risquent pas de se réaliser. Les "presque" révolutionnaires, les étudiants à perpétuité, les pilleurs de tombe (parlez-leur de zombies pour voir !), les gamins affamés et quelques vieux désenchantés échangent idées et désillusions, parlent amour et littérature dans un monde qu'ils ne comprennent plus.
J'ai aimé la prose de
Lyonel Trouillot, j'ai aimé cette drôle d'histoire de fête qui n'existera jamais autour d'un bar fréquenté surtout par les bénévoles des ONG mais je n'y ai pas trouvé de grand souffle romanesque et je me suis presque ennuyée par moments tant il m'a semblé que manquait toute la violence d'Haïti, sa folie caribéenne.
Man (maman) Jeanne aurait mérité un roman pour elle toute seule, avec son pissat de chat et ses proverbes, avec sans doute une sorte de folklore attendu (pas de vaudou à l'horizon ?). le narrateur a éveillé ma curiosité avec ses carnets intimes mais il m'a semblé qu'il restait trop détaché de l'histoire, simple spectateur...
C'est toutefois un roman agréable à lire et qui m'a donné envie de découvrir d'autres romans de
Lyonel Trouillot.
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