AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de paulmaugendre


En ce début du mois de novembre, Isaïe va retrouver sa quinzaine de brebis, plus un bélier, ainsi que quelques agnelets dont un qui n'a pas plus de quelques jours. Tous les mois, il grimpe (Isaïe, pas l'agnelet !) jusqu'à l'alpage, puis redescend jusqu'au hameau des Vieux-garçons où il vit en compagnie de son frère Marcellin dans une vieille maison, héritage familial depuis de nombreuses générations.

Isaïe a cinquante-deux ans tandis que Marcellin n'en a que trente. Et la différence d'âge compte pour beaucoup dans leurs relations. D'autant qu'Isaïe a aidé sa mère lors de la délivrance et qu'il a élevé seul son frère. le problème réside dans le fait que Marcellin ne travaille pas, ou peu, multipliant les petits boulots. Isaïe s'occupe de ses brebis et de la maison. Auparavant il était guide de montagne, mais depuis les accidents, dont un plus particulièrement éprouvant au cours duquel un des touristes auquel il faisait visiter la montagne s'est tué en escaladant les rochers. Isaïe en a réchappé mais non sans dommage. La tête a été touchée et il en reste des séquelles.

Après avoir logé son petit cheptel dans la bergerie, il descend au village, rejoindre les autres et peut-être retrouver Marcellin. Tout le monde ne parle que de l'accident qui vient de se produire. Un avion, effectuant le vol Calcutta-Londres, s'est écrasé dans la montagne et selon les dernières informations il n'y aurait pas de survivants. Pourtant, des guides confirmés vont se rendre sur place, emportant le matériel, les provisions et médicaments nécessaires au cas où, et récupérer les sacs postaux.



Marcellin annonce à Isaïe qu'il va s'associer avec un ami qui possède une boutique d'articles de sport en ville. Mais pour cela il lui faut de l'argent et il a contacté le notaire afin de mettre la maison familiale en vente. Isaïe n'est pas d'accord, il essaie de raisonner son jeune frère avec ses mots, mais peine perdue.

Le guide responsable de la cordée de secours dévisse et ses compagnons se doivent de redescendre dans la vallée. Dans le même temps, Marcellin apprend que l'éventuel acheteur de la masure s'est désisté.

Il convainc son frère Isaïe de se rendre sur le lieu du crash avec en tête l'idée de récupérer les affaires des victimes, montres, portefeuilles, et autres. Isaïe est tout d'abord réticent, mais l'idée de reprendre du service et de grimper par une voie abrupte, plus dangereuse mais plus rapide le séduit. Ce serait une première en hiver !



Parfois la frontière entre littérature dite blanche et le roman noir est si mince qu'il est difficile d'en déterminer la frange. Placer ce roman dans telle ou telle collection, sous telle ou telle appellation, relève du bon vouloir de l'éditeur, et de l'impact qu'il pensera que ce livre produira auprès du lectorat.

La seconde partie de la neige en deuil s'inscrit résolument dans le roman noir dramatique sociologique et s'il me fallait trouver une ressemblance, je le mettrai en parallèle avec Des souris et des hommes de John Steinbeck. Deux hommes proches dont l'un est dans la force de l'âge et l'autre perturbé mentalement et qui s'entraident. Mais là s'arrête la comparaison.

En effet Isaïe est l'aîné de la fratrie et le plus souvent il est au service de son frère Marcellin, guère courageux mais qui pourrait s'élever socialement.

Isaïe est dépendant de son frère mais, parfois, il a des éclairs de lucidité qui l'obligent à contrarier les plans négatifs de Marcellin.

Pourtant dans la seconde partie, lorsque les deux frères partent à la recherche de l'avion, et dans l'idée d'Isaïe d'éventuels survivants, il s'agit d'une renaissance de l'ancien guide de montagne qui n'avait plus escaladé sa chère montagne depuis une décennie et les drames qu'il avait subi.

Le lecteur devient le troisième homme de cette équipée et il ne ménage pas ses encouragements mais n'est-ce pas en vain ?

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}