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Critique de Colchik


La Laponie peut être définie comme le territoire du peuple autochtone sámi (le terme « lapon » est très péjoratif) et s'étend sur une large région transfrontalière intégrant des parties de territoires suédois, norvégien, finlandais et russe. C'est dans ce décor du Grand Nord, balayé par des vents violents et où les températures enregistrent des records de froid, que le journaliste Olivier Truc a choisi de situer son roman.
Ses deux enquêteurs appartiennent à la police des rennes, créée en 1949 et qui réunit des agents suédois comme norvégiens pour s'efforcer de gérer les conflits entre éleveurs des rennes. À Kautokeino, l'expérimenté Klemet Nango et sa coéquipière, la jeune Nina Nansen, se trouvent mêlés à une enquête de la police locale quand un tambour de chaman est volé au centre culturel au moment où un éleveur en difficulté, Mattis Labba, est découvert mort à l'extérieur de son gumpi, les oreilles coupées et marquées comme celles des rennes. Pourquoi a-t-on volé ce tambour ramené en France en 1939 par un membre de l'expédition de P-E. Victor et qui devait être rendu au peuple sámi ? S'agit-il d'un forfait commis par les fondamentalistes protestants laestadiens, secte rigoriste qui a évangélisé autrefois les Sámit en pratiquant un ethnocide culturel ? À moins que les indépendantistes n'aient intérêt à attirer l'attention sur leurs revendications ? Bien vite, Klemet Nango et Nina Nansen mettent à jour des liens entre les deux affaires et se demandent si certains représentants de la police et de la municipalité ne poursuivent pas des buts inavouables au détriment de la population autochtone.
Olivier Truc restitue avec talent l'atmosphère si particulière de la toundra plongée dans la nuit polaire, ses aurores boréales, les étendues glacées où la police des rennes effectue des patrouilles aussi longues qu'éprouvantes. Il nous ouvre aussi une page méconnue de l'histoire du peuple sámi. Son intrigue est habilement tissée, mais la touche de cruauté qu'il ajoute avec le personnage de l'ignoble Racagnal m'a parue superflue, comme s'il fallait donner des gages au goût de l'époque pour le gore.
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