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Critique de 974JerLab34


Il y a plus de trente ans, un film m'avait marqué : « Urga ». Si je ne conserve aucun souvenir précis de l'intrigue (hormis l'anecdote du drapeau planté sur la yourte signifiant « occupé » et permettant un moment d'intimité), je garde en mémoire, une ambiance, des visages… « Ciel bleu » possède cette même force évocatrice… Ce livre est le récit d'une enfance pastorale dans les paysages austères d'un pays que l'on n'associe pas forcément à l'allégresse, fût-elle de mouton. Il convient de préciser, qu'à cette époque, un régime communiste contrôlait les faits et gestes des citoyens, y compris, ceux des nomades. le choix de conserver les termes locaux, donne une authenticité à ce récit, qui alterne les moments graves et des épisodes plus joyeux. L'histoire commence par un rêve, comme si, dans le dénuement des steppes et la précarité des conditions de vie, il était indispensable de s'appuyer sur un imaginaire fort. L'homme libre, paraît-il, est celui qui chérira la mer… Ici, le ciel fait office de miroir où, steppes by steppes, son âme se construit. Les relations entre les membres de ces grandes familles et l'importance des animaux qui, à l'instar des humains doivent lutter pour survivre dans ces milieux hostiles, sont dépeints avec précision mais sans emphase.
L'auteur nous dit ses joies d'enfants, ses peines et ses craintes. Il dévoile les solidarités nécessaires au bien-être sans faire l'impasse sur les tensions que ces groupes quasi-autarciques traversent. L'apparente immobilité, résultant de l'écrasante continentalité des étendues mongoles, n'empêche pas l'auteur de parvenir à maintenir l'intérêt du lecteur tout au long de cette chronique intimiste. Il est précisé, en préambule, que Galsan Tschinag se consacre à la protection des coutumes de son peuple : les Touvas. Malgré la tentation de conclure par une boutade facile que ce nom induit (et que penser dès lors des Kazakhs voisins ?), je vais m'empresser de surfer sur la toile pour en connaître davantage sur cette région du globe… Ce n'est pas le moindre mérite de cette singulière rencontre littéraire.
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