Aux yeux de ces soldats impériaux, chamarrés et pommadés, la nation serbe restait une réalité imprécise dont il convenait de se gausser. Elle était même inconcevable pour ces hommes qui, au demeurant, n’avaient aucune raison de croire même à son existence, malgré toutes les protestations de ses représentants disant qu’elle jouissait des privilèges accordés par l’empire.
Il avait donc le sentiment que tous, comme lui, ressentaient la vanité de toute chose, de l’existence, de la colonisation, des migrations, des lamentions, de la procréation, là, le long du Danube.
Partir ailleurs et y vivre de façon insouciante, emmener ces hommes qui le suivaient pour partager la même existence, tout cela ne lui paraissait nullement une chimère. Une contrée lumineuse, enrichissante devait sûrement exister quelque part. Il fallait donc y aller.