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Critique de Capridegh


Alors là, non ; je dis non. Non non non. Ce premier tome d'une nouvelle série chez Pika m'a dégoûtée de ma lecture dès sa seconde moitié. Il est littéralement malsain. Explications... La collection Red Light de l'éditeur m'intriguait car elle propose des mangas un peu plus matures que ce qu'on a l'habitude de lire sur fond de shôjo pour certains et josei pour d'autres (un genre que j'aime tout particulièrement). Les titres traitent notamment de sujets adultes mais surtout, ils offrent une version plutôt sensuel voire sexy de leurs histoires. Pièges charnels est leur dernier en date et je me le suis procurée, m'attendant à tomber sur quelque chose qui ressemblerait à Sensuel dilemme qui m'avait passionnée dans la même collection. Mais c'est raté ! Car même si on retrouve les questionnements d'une working girl trentenaire japonaise comme je les aime, Piège charnels développe entre ses pages une relation toxique, malsaine et malaisante. Clairement, le titre ne donne pas une bonne image de la femme. Il place celle-ci dans une position que l'on retrouve régulièrement dans les romans de new romance que j'ai en horreur, ceux mal écrits depuis toujours, qui se ressemblent tous, avec des héroïnes nunuches bien souvent bafouées au nom d'une passion enflammée dévorante et destructrice...

Dans Pièges charnels, vous suivez Kaori qui travaille dans l'architecture. Elle entretient une relation adultère avec son boss depuis sept ans. Bon, reconnaissons la patience de notre chère Kaori Maejima, mais elle ne pourra rien attendre de plus de son amant que d'être soumise aux moindres désirs de celui-ci. On comprend très rapidement que son supérieur la manipule, choisissant pour elle ses propres clients et lui interdisant de faire équipe avec un collègue masculin. Un jour, un nouvel employé fait son entrée au sein de l'entreprise : Shinonome, grand, brun, énigmatique... Celui-ci va très rapidement surprendre Kaori et Takuma et se rendre compte du genre de relation qu'ils entretiennent tous les deux. Il va soudainement y apporter son grain de sel. Et c'est là que le manga prend une toute autre tournure très désagréable à lire.

Shinonome met en garde Kaori quant à la manipulation dont elle est victime et qui, selon lui, bride son très haut potentiel ; mais il le fait d'une façon particulièrement brutale, baiser forcé, tutoiement impromptu et agression physique à l'appui, ce qui légitimerait le doute qu'on peut ressentir à propos des véritables intentions du personnage. Après une soirée entre collègues, Shinonome se rend chez Kaori. Et c'est là que tout bascule. Mesdames et messieurs, il s'agit bien d'un viol. Kaori a beau demander à l'agresseur d'arrêter, celui-ci continue ce pourquoi il est venu ce soir-là jusqu'à la faire jouir. La scène se conclura sur un chantage ridicule et empoisonné que Kaori, à la surprise du lecteur agacé, finira par retourner contre son instigateur quelques pages plus tard.

J'accorde ★ ☆ ☆ ☆ ☆ à Pièges charnels, tome 1. Avec son héroïne inerte qu'on a envie de secouer et dont le visage est constamment hachuré pour témoigner de son plaisir ou de son rougissement même pendant un viol, avec ses protagonistes masculins manipulateurs, narcissiques et prétentieux, bourrés de mauvaises intentions, aux personnalités parfois doubles mais toujours impitoyables, Pièges charnels est très malsain. Je n'ai pas eu envie une seule seconde de prendre l'héroïne en pitié et c'est un personnage qui m'a agacée au plus haut point à être ballottée de gauche à droite au fil des chapitres, à se faire littéralement humiliée et insultée, sans se prendre une seule fois par la main pour se montrer un tant soit peu vivante à travers les pages. Il aurait été sans aucun doute intelligent de la part de l'éditeur de mettre un avertissement sur la couverture de son titre. D'autres mangas portent en effet la mention "Interdit aux moins de 16 ans" uniquement parce qu'ils montrent des paires de seins un peu trop gros dans des histoires bien plus légères et ultra fun (je pense par exemple à Yûna de la pension Yuragi). Pièges charnels est une série sur laquelle je ne reviendrai pas et que je déconseille aux lectrices qui cherchent un tant soit peu de dignité dans les personnages qu'elles rencontrent dans leurs lectures. Pika fait preuve d'un sacré culot à mettre en vente un titre pareil ; je suis assez choquée des notes qu'on a pu lui attribuer sur Babelio notamment.
Lien : https://lirecestboireetmange..
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