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Critique de Lekarr


Yasutaka Tsutsui est principalement connu en France pour « La traversée du temps », un roman de SF jeunesse adapté avec succès pour le cinéma. Avec « Les hommes salmonelle sur la planète porno » on change de public. Mais attention, malgré son titre racoleur et sa couverture explicite il ne s'agit pas de littérature pornographique. En fait, nous sommes toujours en présence de science-fiction et, pour être plus précis, de hard-science. Une bonne part de l'histoire de ce court roman consiste en effet en débats scientifiques entre un bactériologiste et un biologiste. L'auteur en profite pour élaborer quelques théories originales à propos de la faune et de la flore de la planète dont une surprenante « théorie de la dégénérescence » qui prend le contre-pied exact de celle de Darwin. Il imagine aussi un écosystème libidinal où les relations entre espèces ne se feraient pas de prédateurs à proies mais consisteraient en une sorte de symbiose sexuelle, quelque chose comme la victoire d'Eros sur Thanatos.
N'allez surtout pas croire au vu de ce qui précède que le texte de Tsutsui soit rébarbatif. L'expédition des professeurs Mogamigawa, Sona et Yohachi à travers la jungle de la planète Nakamura leur réserve bien des surprises, pas toutes désagréables puisque les rouges-glands, les touches-pipettes et autres farfouilleuses n'en veulent pas à la vie de nos héros mais simplement à leurs attributs virils. Ils devront aussi se méfier des réveille-bobonnes dont le cri provoque des rêves érotiques et des champs de myosotristes dont le parfum provoque un phénomène « Algernon » de perte de mémoire et de régression intellectuelle…
Humour et réflexion sont donc présents en parts à peu près égales et je regrette juste d'en avoir appris si peu sur les nunubiens qui constituent pourtant le but de l'expédition. A part leurs moeurs libérées et leur don de télépathie on n'apprend guère de choses sur eux, leur origine, leur organisation sociale et leur vie sur cette planète obscène et vicieuse. de même, les autres personnages de la mission scientifique entrevus au début de l'histoire sont trop peu utilisés. Il y avait me semble-t-il matière à nous concocter quelque chose comme un MASH spatial avec ces scientifiques et leurs histoires de cul confrontés à un environnement riche de découvertes extraordinairement grivoises.
Cela n'est cependant pas bien grave puisque j'ai passé une heure bien réjouissante sur cette étonnante planète et je pense m'attaquer très bientôt à « Hell » l'autre roman de Tsutsui édité dans cette collection Iwazaru que les éditions Wombat consacrent aux auteurs nippons.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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