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Critique de lunch


lunch
30 décembre 2013
Depuis ses débuts en tant que mangaka, Tetsuya Tsutsui est suivi de près par Ki-oon. Ils publient ainsi Duds Hunt, Manhole et Reset, ses premières séries. Peu exposé médiatiquement au Japon, Tetsuya Tsutsui peut compter sur l'éditeur français pour lui suggérer une première mondiale : Prophecy, sa dernière oeuvre, est une commande venue de notre hexagone (l'auteur reste tout de même maître de son histoire, l'éditeur ne lui impose rien).
Pré-publiés à partir de juillet 2011 avec l'accord de Ki-oon dans le magazine Jump Kai de Shûeisha au Japon, les albums de Prophecy sont ensuite parus à quelques semaines d'intervalle (2ème trimestre 2012) dans les deux pays.
Un joli coup marketing pour l'éditeur Ki-oon, qui saisit l'occasion tendue par le marché français, deuxième plus gros consommateur de mangas derrière le pays du soleil levant. Je trouve cependant dommage de ne pas avoir partagé leur démarche et/ou une interview de l'auteur dans les traditionnels « bonus » de fin de mangas.


[...]

Prophecy met en scène un criminel se servant d'internet pour diffuser des vidéos annonçant ses forfaits à venir : incendie, séquestration, passage à tabac...
Pour marquer son empreinte et les esprits, il dissimule son visage derrière un masque de papier, le journal du jour, ce qui lui vaut le surnom de Paperboy.
Paperboy est rapidement traqué par une équipe du département anti-cybercriminalité tokyoïte, dirigée par la jeune et talentueuse lieutenant Erika Yoshino, qui remonte petit à petit la piste qui mène à son arrestation...


Une entame difficile.

C'est un fait, j'ai mis un peu de temps à vraiment rentrer dans le récit.
Les premières pages montrent une perquisition chez un « cyber-délinquant » adolescent dont le seul tord a été d'être un geek immature. Les policiers se comportent d'emblée comme des redresseurs de torts intransigeants et assènent le pauvre garçon avec la saisie de ses biens et l'annonce de sa peine à venir (mais où sont les parents ?).
Une scène qui m'a parue peu plausible et assortie de nombreux termes informatiques qui me laissait présager le pire pour la suite de la lecture.
Qui plus est une scène qui n'a pas de grande incidence sur le reste de l'histoire et dont on aurait pu se passer. Elle n'est là que pour présenter les enquêteurs, ce qui aurait pu être fait en d'autres circonstances.

La deuxième difficulté est intrinsèque au personnage de Paperboy qui, masqué derrière un journal, nous apparaît comme désincarné. Un défaut qui sera gommé plus tard dans le tome lorsque les choses se mettront en place. Les policiers en revanche, sont peu séduisants et leur background n'est pas prévu pour être étoffé... La lieutenant Yoshino, personnage important de l'histoire mais ayant comme principal défaut d'avoir le charisme d'une huitre, n'est finalement qu'un produit marketing visant à attirer un public cible.

Dernière maladresse, on a du mal à cerner les actes de Paperboy et par la même occasion là où l'auteur souhaite nous mener. On pourra relier les événements (un peu capillotractés) plus tard, à la faveur d'un troisième tome épilogue.

Cependant, les choses se mettent en place à la fin du tome 1. Cette lumière sur « qui est réellement Paperboy », si elle ne parle pas encore de ses ambitions, nous éclaire déjà un peu sur l'homme et son ressenti.
On condamne bien entendu ses actes, mais on commence à comprendre sa frustration. C'est le déclic à compter duquel l'intérêt pour la série va prendre de l'ampleur.


Un regard critique sur la société 2.0.

[...]

Par la voix de Paperboy, Tetsuya Tsutsui met en avant les dérives engendrées par internet. L'apparition des forums et des sites de discussion il y a quelques années, puis maintenant l'essor des réseaux sociaux du genre Facebook et Twitter, a permis à des milliards de personnes de tisser des liens. L'information est devenue accessible partout dans le monde (il y a bien quelques résistances mais pour combien de temps ?) et il est devenu plus facile d'échanger via une interface que d'entamer un dialogue avec son voisin. Ouverture ?

[...]


La chronique complète à lire sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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