Citations sur Une tempête hors saison (14)
Ce soir, Sung est installé sous l’auvent d’un immeuble de cinq étages, à la façade éclatante de blancheur, au perron recouvert de dalles de pierre aussi lisses et brillantes que des miroirs. Devant lui, les voitures passent à flot continu sous la lumière jaune des lampadaires.
Les gens de la ville sont toujours pressés et ne prêtent jamais attention aux autres. Depuis qu’il et là, Sung est aussi désorienté qu’un bufflon égaré devant les boutiques illuminées, les théâtres animés, les restaurants d’où s’échappent des odeurs enivrantes… De temps en temps, il va errer dans les rues désertes où on ne trouve que des constructions imposantes dont les portes vitrées se referment sans bruit derrière vous.
Ces immeubles l’effraient mais au fond de lui brille toujours la petite flamme de l’espoir. (page 159)
Joli petit hibiscus
Qui t’épanouit près du ruisseau
Te souviens-tu encore de tes parents ?
Et de ton village ?
L’hiver prend fin
Le printemps est là…
(page 81)
Trimer, Sung savait ce que cela voulait dire. A sept, huit ans, il gardait déjà les buffles et aidait à arracher les semis dans les rizières. Toute l’année, il était aussi crotté que les bêtes qu’il surveillait et qu’est-ce que cela lui rapportait ? Il ne mangeait pas plus à sa faim. « Bon sang, oui ! Rentrons ! (page 134)
L’histoire de ces deux enfants se rendant à l’école, l’un porté par l’autre, en émut plus d’un. Le village reçut même la visite de journalistes venus faire un reportage sur eux. Puis ce spectacle leur devint aussi familier que la vue des sentiers envahis d’herbes folles ou des kapokiers qui chaque été illuminent le pied des collines de leurs fleurs rouges. (page 121)
Presqu’une année s’était écoulée, l’automne était revenu, l’herbe avait commencé à flétrir et les fleurs mauves avaient cédé la place à l’or des chrysanthèmes sauvages. (page 119)
Dans cette région, les pêcheurs ne sortent pas en mer pendant les mois d’hiver, car un brouillard épais enveloppe tout l’archipel et le vent glacial du Nord chasse les bancs de poissons loin vers le Sud. La saison de pêche débute après le Têt, avec le retour des bruines qu’apportent les vents chauds du Sud-Est. Les hommes partent alors au point du jour et ne reviennent qu’à la tombée de la nuit.
Ils chargent le produit de leur pêche dans de grandes panières qu’ils hissent vers les maisons au moyen de cordages. Les femmes et les enfants passent ensuite la nuit à vider à saler les poissons avant de les conserver dans de grandes jarres. (page 84)
Les formalités du mariage furent très vite accomplies. Les gens de l’île ne s’embarrassent guère de chichis et, pour se jurer fidélité, les époux n’eurent d’autre obligation que de réciter une absurde comptine pour enfants.
Après la cérémonie, on nous servit de l’alcool, ru riz et de la graisse de porc à volonté, mais mes hommes restèrent sur leur faim, car ils étaient habitués à une plus grande variété de plats. (page 71)
Ce soir, Sung est installé sous l’auvent d’un immeuble de cinq étages, à la façade éclatante de blancheur, au perron recouvert de dalles de pierre aussi lisses et brillantes que des miroirs. Devant lui, les voitures passent à flot continu sous la lumière jaune des lampadaires.
Les gens de la ville sont toujours pressés et ne prêtent jamais attention aux autres. Depuis qu’il et là, Sung est aussi désorienté qu’un bufflon égaré devant les boutiques illuminées, les théâtres animés, les restaurants d’où s’échappent des odeurs enivrantes… De temps en temps, il va errer dans les rues désertes où on ne trouve que des constructions imposantes dont les portes vitrées se referment sans bruit derrière vous.
Ces immeubles l’effraient mais au fond de lui brille toujours la petite flamme de l’espoir.
Trimer, Sung savait ce que cela voulait dire. A sept, huit ans, il gardait déjà les buffles et aidait à arracher les semis dans les rizières. Toute l’année, il était aussi crotté que les bêtes qu’il surveillait et qu’est-ce que cela lui rapportait ? Il ne mangeait pas plus à sa faim. « Bon sang, oui ! Rentrons !
L’histoire de ces deux enfants se rendant à l’école, l’un porté par l’autre, en émut plus d’un. Le village reçut même la visite de journalistes venus faire un reportage sur eux. Puis ce spectacle leur devint aussi familier que la vue des sentiers envahis d’herbes folles ou des kapokiers qui chaque été illuminent le pied des collines de leurs fleurs rouges.