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EAN : 9782359070651
190 pages
Les Editons de La Frémillerie (27/10/2014)
4/5   2 notes
Résumé :
Parcourant ces sept nouvelles, un peuple de gens simples, paysans, pêcheurs, prennent vie sous nos yeux. Au sein d’un discours souvent haletant, l’auteur confronte des personnages englués dans leur quotidien à une situation inattendue, à l’inconnu et nous ouvre les portes de leurs âmes et de leur intimité.
Que lire après Une tempête hors saisonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les Editions de la Frémillerie pour l'envoi de ce petit livre. La couverture en est agréable : une belle photo d'un bord de mer où des pêcheurs sur leurs barques remaillent leurs filets. le livre est écrit en assez gros caractères, ce qui le rend facile à lire. En principe, les lecteurs boudent les nouvelles, en trouvant le contenu bâclé. Ils préfèrent en avoir pour leur argent et lisent de gros pavés. Ici, les nouvelles sont courtes. La dernière intitulée Une petite étoile sur la colline ne fait que six pages mais elle est dense en émotion. Une femme âgée attend patiemment le retour de son fils parti combattre alors qu'elle a reçu un avis de décès depuis des années. Et un jour, à sa plus grande joie, il revient !
Huit nouvelles nous parlent de la vie du peuple vietnamien que ce soit les pêcheurs qui ont une vie rude et dangereuse ou les paysans qui font pousser le riz péniblement année par année. C'est la vie des villages que ce soit à la campagne ou dans les îles qui est évoquée. L'auteur aime son pays et le décrit merveilleusement bien. Si les trois premières nouvelles m'ont paru simples et belles, dans les autres, j'ai ressenti combien ce pays a été meurtri par les deux guerres sur son territoire, même si l'auteur ne s'appesantit par sur l'horreur que ce fut : vingt années (1955-1975) de durs combats et leur liberté enfin qui a été chèrement payé par toute une génération qui n'a connu que cela dans son enfance. Une enfance qui aurait pu être broyée mais elle a rebondi. le pays n'a pas oublié mais il est de nouveau fort.
Ma nouvelle préférée, le gouffre, narre l'histoire de Truong et de Phai, deux garçons aux destins intimement liés, dont la longue et belle amitié faite de respect et de soutien mutuels s'est éteinte en un instant à la suite d'un drame dont, par préjugés, personne n'a voulu connaître la véritable cause. Elle pourrait faire l'objet d'une belle réalisation cinématographique tellement elle est belle et triste à la fois. Je n'en dis pas plus. Il faut la lire pour l'apprécier et non la juger par un triste résumé.
La nouvelle intitulée La saison des aigles est assez compliquée à comprendre. Pourquoi le père mourant du narrateur lui demande de cherche l'oncle Vuong si les choses tournent mal et quelle est la symbolique des aigles qui peuvent revenir n'importe quand. Un rapport avec l'état de guerre persistant dans ce pays meurtri peut-être.
Une belle prose qui nous emmène très loin dans ce beau pays qu'est le Viêt-Nam. Je cite : "Une petite brume flottait comme un voile de kapok blanc". L'auteur a aussi composé des poèmes et cela se sent.
Les nouvelles ont toutes un petit goût d'étrange, d'irréalité. L'évocation des croyances et des superstitions propres à ce pays nous transportent dans un univers inconnu, quasi onirique parfois. Beaucoup de cruauté aussi mais ce sont des gens simples qui raisonnent simplement : si un membre de la communauté est pourri, il faut le couper, s'en débarrasser pour ne pas infecter le reste du groupe. La justice des villes n'atteint pas ces bourgades perdues et c'est celle des hommes depuis l'aube des temps qui tranche. C'est fort et insoutenable très souvent mais tellement vrai !
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Je remercie Babelio et les Editions de la Frémillerie pour l'envoi de ce petit livre. La couverture en est agréable : une belle photo d'un bord de mer où des pêcheurs sur leurs barques remaillent leurs filets. le livre est écrit en assez gros caractères, ce qui le rend facile à lire. En principe, les lecteurs boudent les nouvelles, en trouvant le contenu bâclé. Ils préfèrent en avoir pour leur argent et lisent de gros pavés. Ici, les nouvelles sont courtes. La dernière intitulée Une petite étoile sur la colline ne fait que six pages mais elle est dense en émotion. Une femme âgée attend patiemment le retour de son fils parti combattre alors qu'elle a reçu un avis de décès depuis des années. Et un jour, à sa plus grande joie, il revient !
Huit nouvelles nous parlent de la vie du peuple vietnamien que ce soit les pêcheurs qui ont une vie rude et dangereuse ou les paysans qui font pousser le riz péniblement année par année. C'est la vie des villages que ce soit à la campagne ou dans les îles qui est évoquée. L'auteur aime son pays et le décrit merveilleusement bien. Si les trois premières nouvelles m'ont paru simples et belles, dans les autres, j'ai ressenti combien ce pays a été meurtri par les deux guerres sur son territoire, même si l'auteur ne s'appesantit par sur l'horreur que ce fut : vingt années (1955-1975) de durs combats et leur liberté enfin qui a été chèrement payé par toute une génération qui n'a connu que cela dans son enfance. Une enfance qui aurait pu être broyée mais elle a rebondi. le pays n'a pas oublié mais il est de nouveau fort.
Ma nouvelle préférée, le gouffre, narre l'histoire de Truong et de Phai, deux garçons aux destins intimement liés, dont la longue et belle amitié faite de respect et de soutien mutuels s'est éteinte en un instant à la suite d'un drame dont, par préjugés, personne n'a voulu connaître la véritable cause. Elle pourrait faire l'objet d'une belle réalisation cinématographique tellement elle est belle et triste à la fois. Je n'en dis pas plus. Il faut la lire pour l'apprécier et non la juger par un triste résumé.
La nouvelle intitulée La saison des aigles est assez compliquée à comprendre. Pourquoi le père mourant du narrateur lui demande de cherche l'oncle Vuong si les choses tournent mal et quelle est la symbolique des aigles qui peuvent revenir n'importe quand. Un rapport avec l'état de guerre persistant dans ce pays meurtri peut-être.
Une belle prose qui nous emmène très loin dans ce beau pays qu'est le Viêt-Nam. Je cite : "Une petite brume flottait comme un voile de kapok blanc". L'auteur a aussi composé des poèmes et cela se sent.
Les nouvelles ont toutes un petit goût d'étrange, d'irréalité. L'évocation des croyances et des superstitions propres à ce pays nous transportent dans un univers inconnu, quasi onirique parfois. Beaucoup de cruauté aussi mais ce sont des gens simples qui raisonnent simplement : si un membre de la communauté est pourri, il faut le couper, s'en débarrasser pour ne pas infecter le reste du groupe. La justice des villes n'atteint pas ces bourgades perdues et c'est celle des hommes depuis l'aube des temps qui tranche. C'est fort et insoutenable très souvent mais tellement vrai !
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Une tempête hors saison est un recueil de huit nouvelles au ton réaliste et dramatique de l'auteur vietnamien Ngô Tu Lâp.


On retrouve tout au long du recueil les thèmes récurrents de la mort, du rejet et de la solitude. On rencontre donc au travers de ces histoires des héros, ostracisés, rejetés par leurs communautés ou portant le deuil de leurs proches. Si l'atmosphère générale du recueil est pour le moins dépaysante, on a droit à "deux salles, deux ambiances" avec une première partie contenant des nouvelles qui semblent hors du temps et font souvent référence à la mer, froide et omniprésente, qui isole les hommes et les femmes. Sur la seconde partie au contraire, les nouvelles s'ancrent, elles, sur la terre ferme et nous parlent des montagnes et des campagnes reculées. Ces dernières sont également beaucoup plus marquées temporellement avec la guerre civile vietnamienne en arrière-plan. Une guerre cruelle qui va prendre de plus en plus de place en fin de livre et face à laquelle civils et combattant se résignent avec fatalisme.


L'ambiance, évoquée plus haut, est assez réussie et le style un brin lyrique de l'auteur donne un certain charme au recueil. En revanche, si les nouvelles se veulent toutes plus ou moins touchantes, une bonne partie manque sa cible pour une raison que j'ignore. de même, si l'on ne s'ennuie pas (d'ailleurs on n'en aurait guère le temps : les huit nouvelles en question s'étalent sur moins de deux cents pages en gros caractères), j'ai trouvé que l'ouvrage manquait de rythme et j'avoue qu'un peu d'humour (noir, bien entendu, au vu du contexte des nouvelles) ne m'aurait pas déplu. Enfin, le livre ne dispose pas de préface ou de postface, ce qui est sans doute bien dommage, surtout pour un livre d'un auteur vietnamien méconnu dans l'Hexagone.


Si j'ai globalement apprécié cette lecture, je reste sur un sentiment mitigé, ayant l'impression d'être passé à coté d'une partie des récits.


Je remercie les éditions de la Frémillerie et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Ce soir, Sung est installé sous l’auvent d’un immeuble de cinq étages, à la façade éclatante de blancheur, au perron recouvert de dalles de pierre aussi lisses et brillantes que des miroirs. Devant lui, les voitures passent à flot continu sous la lumière jaune des lampadaires.
Les gens de la ville sont toujours pressés et ne prêtent jamais attention aux autres. Depuis qu’il et là, Sung est aussi désorienté qu’un bufflon égaré devant les boutiques illuminées, les théâtres animés, les restaurants d’où s’échappent des odeurs enivrantes… De temps en temps, il va errer dans les rues désertes où on ne trouve que des constructions imposantes dont les portes vitrées se referment sans bruit derrière vous.
Ces immeubles l’effraient mais au fond de lui brille toujours la petite flamme de l’espoir. (page 159)
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Ce soir, Sung est installé sous l’auvent d’un immeuble de cinq étages, à la façade éclatante de blancheur, au perron recouvert de dalles de pierre aussi lisses et brillantes que des miroirs. Devant lui, les voitures passent à flot continu sous la lumière jaune des lampadaires.
Les gens de la ville sont toujours pressés et ne prêtent jamais attention aux autres. Depuis qu’il et là, Sung est aussi désorienté qu’un bufflon égaré devant les boutiques illuminées, les théâtres animés, les restaurants d’où s’échappent des odeurs enivrantes… De temps en temps, il va errer dans les rues désertes où on ne trouve que des constructions imposantes dont les portes vitrées se referment sans bruit derrière vous.
Ces immeubles l’effraient mais au fond de lui brille toujours la petite flamme de l’espoir.
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Dans cette région, les pêcheurs ne sortent pas en mer pendant les mois d’hiver, car un brouillard épais enveloppe tout l’archipel et le vent glacial du Nord chasse les bancs de poissons loin vers le Sud. La saison de pêche débute après le Têt, avec le retour des bruines qu’apportent les vents chauds du Sud-Est. Les hommes partent alors au point du jour et ne reviennent qu’à la tombée de la nuit.
Ils chargent le produit de leur pêche dans de grandes panières qu’ils hissent vers les maisons au moyen de cordages. Les femmes et les enfants passent ensuite la nuit à vider à saler les poissons avant de les conserver dans de grandes jarres. (page 84)
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Dans cette région, les pêcheurs ne sortent pas en mer pendant les mois d’hiver, car un brouillard épais enveloppe tout l’archipel et le vent glacial du Nord chasse les bancs de poissons loin vers le Sud. La saison de pêche débute après le Têt, avec le retour des bruines qu’apportent les vents chauds du Sud-Est. Les hommes partent alors au point du jour et ne reviennent qu’à la tombée de la nuit.
Ils chargent le produit de leur pêche dans de grandes panières qu’ils hissent vers les maisons au moyen de cordages. Les femmes et les enfants passent ensuite la nuit à vider à saler les poissons avant de les conserver dans de grandes jarres.
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Les formalités du mariage furent très vite accomplies. Les gens de l’île ne s’embarrassent guère de chichis et, pour se jurer fidélité, les époux n’eurent d’autre obligation que de réciter une absurde comptine pour enfants.
Après la cérémonie, on nous servit de l’alcool, ru riz et de la graisse de porc à volonté, mais mes hommes restèrent sur leur faim, car ils étaient habitués à une plus grande variété de plats. (page 71)
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