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Critique de Arakasi


Ainsi naissent les fantômes, des fantasmes angoissés d'une fillette enfermée dans un placard par son ravisseur, des rêveries d'une romancière à la recherche de « l'heure en plus » qui lui permettra d'écrire le chef-d'oeuvre de sa carrière, des terreurs paranoïaques d'une femme enceinte, des recoins les plus secrets et les plus angoissés de l'âme humaine… Ainsi naissent les fantômes, de la plume tourmentée, poétique et sinueuse de Lisa Tuttle, grande dame de la littérature fantastique américaine mais si tragiquement méconnue en France que seuls deux ou trois de ces recueils sont parvenus jusqu'à nous. C'est donc tout à l'honneur de Mélanie Fazi, grande admiratrice de la dame en question, d'avoir voulu lui rendre hommage en traduisant sept de ses plus remarquables nouvelles et en les partageant avec nous, frustrés lecteurs francophones que nous sommes.

Comme c'est le cas pour la majorité des recueils, certaines nouvelles sont un peu moins marquantes que les autres (je pense notamment à « La fiancée du dragon » que j'ai trouvé un peu longuette, malgré une chute réussie, ou à « Mezzo Tinto », prenante mais assez prévisible), mais le niveau d'ensemble reste remarquable ! Certains récits sont même de vrais petits chefs d'oeuvre, comme le terrifiant « Rêves captifs » qui ouvre le recueil de façon particulièrement traumatisante et m'a hérissé les poils de bras de bout en bout. Une ambiance vénéneuse, malsaine et cauchemardesque baigne tout l'ouvrage et parvient à insuffler un sentiment de malaise profond mêlé d'excitation chez le lecteur, sentiment qui persiste après la fin de la lecture, ce qui est la marque de toutes les bonnes histoires angoissantes. L'ombre de la démence plane également sur la plupart des récits, accentuant encore davantage ce sentiment d'oppression et jouant à merveille sur l'ambiguïté entre le surnaturel et la folie, un trait de narration qui me séduit toujours.

Recueil de grande qualité, donc, que je conseille chaudement ! (A noter que la version Folio du recueil contient une nouvelle de plus que celle de Dystopia, « le vieux M. Boudreaux » qui, si elle ne fait pas partie des meilleures de l'ouvrage, vaut tout de même le détour.)
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