Je suis depuis longtemps un radeau à la dérive qui sait qu'il ne rentrera jamais au port. Ou alors brisé, constellé d'éclats de bois, de liens, d'os et de verre.
- Je suis désolé, Icha'na. Pour tout ça. Je lutte à m'en faire mal. Je fais tout pour aller contre. Je meurs de m'éloigner autant de toi, mais ce n'est pas un choix qui m'appartient. Sache seulement que, quoi qu'il advienne, tu peux disposer de moi comme il te conviendra. Pour sauver ton prince, ses frères, tes parents, pour me sacrifier à ta cause, si tu le souhaites. Je te suivrai jusqu'à ce que je ne le puisses plus. Je t'accompagnerai jusqu'au bout. C'est ce pour quoi je suis fait. Je suis corvéable à merci, princesse. Je t'appartiens. J'ai été fabriqué pour toi.
- Le sarcasme est l’apanage des gens blessés. C’est l’armure idéale.
La culpabilité est un sentiment tenace et destructeur qui nous pourchasse sans fin, sous n'importe quel prétexte, jusqu'à ce qu'on l'accueille dans notre cœur de notre plein gré, comme une vieille amie fidèle mais toxique.
Je me disais qu’il fallait capturer les rares moments de répit, en prendre pleinement conscience. En voici un nouveau. Ces moments existent pour nous rappeler que rien n’est perdu. Que la beauté peut toujours se frayer un chemin dans la terreur, aussi douloureuse et terrible soit-elle. Que la vie continue même lorsque la mort frappe plusieurs coups. Qu’elle doit toujours gagner, parce que nous possédons les clés pour l’y aider. Il suffit d’en avoir conscience et de le vouloir. Et tout devient possible.
Tu m'as manqué, autant que les étoiles manquent à cette nuit.
- Un homme dirait Khe 'nessa à un autre. Une femme She'nessa à une de ses semblables. Ih'nessa est utilisé de façon plus neutre, lorsqu on ne veut pas se fier à un genre ou un sexe. Juste d'âme à âme.
- Une sorte de « je t'aime», j'imagine?
- Oh non, ce n'est pas comparable. Ce n'est pas un mot qu'on prononce à la légère entre deux tartines le matin. Le dire, c'est marquer le ceur de la personne, lui offrir une partie de son âme qu'on ne récupérera jamais, même par- delà la mort.
" On choisit les personnes à qui on donne le pouvoir de nous blesser."
Chapitre 22 Tome 2
On ne peut changer les gens, Arya. Pas s'ils ne le désirent pas. On peut juste leur donner une idée des autres voies qui s'ouvrent à eux, leur tendre la main et espérer qu'ils nous accompagneront quand même.
" Les retrouvailles sont les pansements des séparations forcées. "
-Arya