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Critique de Alex192003


Très chers amis lecteurs,

C'est pour moi, bien plus qu'un honneur de vous retrouver pour cette nouvelle chronique. Je réalise que cette année, j'ai passé bien plus de temps à voyager avec Arya que de rester connecté à ce monde bien trop sanglant pour vivre. Et j'en suis fier ! Je ne me suis pas enfermé dans mes livres, justement, bien au contraire, en tournant la page, j'ai ouvert la porte m'invitant au voyage. J'ai jeté la clé des grandes solitudes, pour ne, plus jamais, me retrouver seul. J'ai renoué, j'ai respiré à nouveau, j'ai souri, enfin ! Je revis tout simplement.

Après avoir laissé la troupe dans de terribles révélations, j'ai eu plaisir de les retrouver, malheureusement pour des heures plus sombres encore, mais rien ne pouvait désagréger le lien qui se créait entre eux et moi.
Retrouver ces personnages, quasi-humains à mes yeux, m'a donné du baume au coeur. C'est comme s'ils avaient toujours été là, quelque part, à veiller sur nous, sur moi. Jamais trop loin, pour me rappeler que leur porte est toujours ouverte. C'est ce qu'il s'est passé, retrouvé les mimiques, les voix, les gestes, les traits de caractères de chacun, c'est comme un grand bol d'air frais. Une renaissance, qui m'a permis de voir à quel point ils étaient prêts à s'ouvrir à moi. C'est le bon moment, ils s'ouvrent à nous, plus près, de plus en plus près.

C'est le coeur du livre, l'essence même de ce troisième tome. L'introspection, une observation assidue, une analyse minutieuse de ses sentiments. Ceux que l'on connait, qui nous submerge, mais ceux, aussi, que l'on refoule au grand jour.
J'ai en tête, l'image d'un coeur, que l'on dissèque, aorte par aorte, compartiment après compartiment. Et chaque nouvelle partie de ce coeur, est remplie de grandes émotions, plus vraies les unes que les autres.
C'est assez dingue, de se dire que le courant de l'histoire peut nous faire ressentir cela. J'avais l'étrange impression, qu'en même temps que le coeur des personnages s'ouvrait, le mien s'ouvrait avec eux. J'effectuais ma plus belle mise à nu pour mieux fusionner avec le destin de chacun.
Cette drôle de sensation aussi lorsque vous ressentez les émotions de ces êtres. La [Peur] grandissante dans l'esprit d'Arya, la [Solitude] qu'Alric ressent toujours, la [Pression] que peut ressentir Killian vis-à-vis de son rôle pour protéger Een Vallaan. Toutes ces émotions, plus fortes les unes que les autres. Peu à peu, vous comprenez, vous ressentez, que plus que jamais, elles résonnent en vous, elles font parfois, souvent [Echo] à votre propre vie, à vos sentiments les plus purs.

Dans ces moments, il y a parfois une importante remise en question, sur soi-même et certaines émotions que vous pensiez insoupçonnées remontent soudainement à la surface. Vous vous rendez encore plus compte que vous aussi : vous pouvez aimer, vous avez le droit d'être aimé, parfois l'on oublie ce sentiment que l'on connait que trop peu. Les mots, leurs mots sont là pour vous le rappeler. Vous n'êtes pas seul, plus maintenant.

C'est par les sentiments, les révélations et les échos que l'on poursuit ensemble ce voyage. Un mélange de souvenirs, de points de vue, c'est ce qui m'a extrêmement plu, bouleverser parfois, concernant la suite de l'intrigue. le souvenir est l'une des clés d'une importante trinité, ces quelque 729 pages en sont remplies. de très anciens souvenirs, certains douloureux, d'autres plus heureux, refont surface. Il est de tel que la magie qui s'opère renvoie à votre propre existence. Vous revivez quelques bribes de souvenirs d'avant, de l'enfance, certains si gais, d'autres plus sombres. Vous vous rappelez ces passages de votre vie aussi bien que l'évolution des personnages qui est en train de se produire sous vos yeux. Vous ne différenciez plus le réel de ce qui ne l'est pas, vous vous contentez seulement de vous souvenir…

C'est aussi l'heure du souvenir charnel, celui de l'amour d'autrefois, qui quelque part, n'est jamais mort, n'a jamais disparu. C'est l'opus des réjouissances, de gouter à de nouvelles saveurs, à de nouveaux corps, c'est le moment de re-goûter à la vie pour certains, de la perdre pour d'autres. On ressent cela, comme si nous vivions les mêmes choses qu'eux, dans cet univers peigné de douceur, où plane des papillons peu ordinaires, et où des champignons disproportionnés jonchent le sol, notre univers et nos sentiments se rattachent à eux.
Ce n'est pas juste l'histoire d'une vieille édile, c'est une histoire d'amour racontée avec poésie, mélancolie, tristesse et passion. Une si grande passion qui vous transporte et trouble vos sens.
On ressent ce plaisir, celui que l'on aime tant voir entre eux, il renait dans ce troisième livre, il ravive une flamme trop longtemps étouffée, la relation, l'on ressent ainsi, devient plus forte, plus belle de l'intérieur comme de l'extérieur. Il se pourrait qu'un certain individu nous fasse vrillés de l'oeil avec ses quelques moments de nudité et plaquettes de chocolat bien présentes. Et pour le plus grand plaisir des lecteurs cela ne fait que renforcer les liens.

Les péripéties vont bon train, elles se plongent la plupart du temps dans ce souvenir que l'héroïne tentera de réveiller tant bien que mal. Elle bat l'adversité avec dévouement, rage et détermination. Elle va au-delà de ce qu'elle sait et fait, pour renaitre de ses cendres, revivre tel ce Phoenix trop longtemps éteint aux yeux du monde.
Les découvertes sont, pour la plupart du temps, synonyme de mauvais présages, de rebondissements, mais Arya et sa troupe font volte-face et se démène pour surpasser chacun d'entre eux.

Chacune de ces actions n'est pas seulement le fruit de l'héroïne principale, c'est aussi l'accomplissement des héros passés ; ceux qui ont brillé ou failli briller dans le passé. C'est aussi ce qui fait la réussite de l'aventure. On change très souvent de point de vue, les autres âmes décident elles aussi de prendre la parole, de raconter ce qu'ils ressentent, de le faire comprendre et de le crier au reste du monde. Cela montre une fois de plus que par leur parole, les liens se tissent davantage, ils s'unifient pour se donner davantage de force.

Une nouvelle fois, il y a cette alchimie qui s'opère. Celle où à quatre mains, ils vont transformer la boue en or, faire du plus petit sentiment, le plus grand. Pourquoi ressentons-nous ces sentiments de manière si forte ? Si brutale ? C'est surement parce qu'ils trouvent le moyen de nous captiver en insérant dans leur histoire, leur âme. La plus pure qu'elle soit. C'est en étant transparent avec les autres que l'on peut ressentir les émotions les plus fortes.

Alric & Jennifer n'ont plus besoin de s'inquiéter quant à l'avenir que leur réserve La Passeuse de Mots, elle s'agrandit grâce à de merveilleux liens tissés par le [Limë]. Elle s'agrandit et s'assombrit par une plume de talent, unique en son genre. Elle se perpétue, se transmet et se murmure d'oreille à oreille pour faire renaitre le plus beau des royaumes, celui des mots.

Ce troisième tome résonne pour moi comme étant le plus beau, le plus intime à l'heure actuelle. Celui qui m'a le plus touché, au fond de moi, de par les sentiments qu'il met en avant et par les personnages qu'il nous fait davantage découvrir.
Je n'ai plus de doute quant à celui auquel je me rattache le plus. Alric, Thomas Harrington. C'est fou de se dire que cette personne est le reflet de votre âme. Les mots sont forts, puissants même, mais jamais je n'avais trouvé tel semblable. Une telle personne qui pourrait me comprendre, au travers de laquelle, je puisse me voir dans le reflet de ses yeux si bleus. Sa poésie me bouleverse autant qu'elle me transperce. La beauté qu'il dégage, presque invisible sous la carapace de la créature qu'il représente d'abord. Une beauté pure, mais bien gardée, qu'il a du mal à montrer, au fond, un peu comme moi ? le terrible sentiment de solitude qui nous unit, parfois lorsque l'on est seul, loin de tout, loin du monde. Je lui envie une chose ; une chose que j'aimerais beaucoup avoir : deux coeurs, car au moins, je pourrais aimer ce que j'aime deux fois plus. Un jour, je lui rendrai hommage, à ma façon, mais il comprendra l'admiration que je lui porte.

Ce n'est pas le fait d'écrire pour écrire ! S'il y a tant de pages noircies, c'est que c'était nécessaire. Il y a toujours autant de choses à dire lorsqu'on lit un livre de la Passeuse de Mots. Et si y a autant à dire, c'est grâce à la merveilleuse réussite qu'entreprenne Alric & Jennifer. le pouvoir de leur plume est unique, personne ne saura égaler ou même rivaliser avec leur talent. Je me prends souvent à parler d'eux comme les virtuoses de cette nouvelle génération d'auteurs. Des petits génies qui ont pris le temps de mûrir, d'éclore sagement avant de faire leur entrée dans la plus spectaculaire des magies : celle d'écrire une histoire, leur histoire, qui tisse des liens uniques avec des lecteurs uniques.
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