La Passeuse de mots, tome 4 : Les Larmes du saule

Si nous ne tuons pas nos adversaires, nous mourons à leur place.

"Je suis d'avis que, si on s'interdit d'aller plus haut, on se demandera toujours ce qu'on a raté."

Hier est un monstre aggripé à nos épaules. Aujourd'hui une créature lunatique. Demain une silhouette translucide.

Nous sommes morts en naissant, nous sommes nés en mourant. Toi à l'aube et moi au crépuscule. À la fois préambule et épilogue. Piégée dans la glace de la passion ou le feu de l'indifférence. Soldat du temps, guerriers de la mémoire, esclaves de la vie, gardiens des fléaux et des calamité.

"évitons les angles morts, préférons les morts à tous les angles."

J'en profite pour tracer avec ma lame un deuxième sourire sur sa gorge

Evitons les angles morts, préférons les morts à tous les angles.

Ce mot ([Injustice]) en englobe un tas d'autres, pas vrai ? Discrimination, inégalités, violence, exploitation, persécution. Il existe autant d'injustices que de personnes différentes en ce monde. D'ailleurs, on croit souvent que l'injustice est propre à soi, personnelle, alors que, si elle touche un seul ou une seule d'entre nous, toutes les autres âmes sont condamnées à la subir.

Cette nuit, son cœur est au bord de la révolution. Car il sait que, sans prévenir, la mort passera plusieurs fois son seuil. Qu'il y aura une flopée d'adieux, mais aucun dieu pour refermer les cercueils.

On change tous, mais nous n'évoluons pas toujours de la même manière. On ne souhaite plus les mêmes choses. Un jour, on se rend compte qu'on est devenu trop différents des personnes qui semblaient nous correspondre le plus. Et ça ne colle plus. Alors on se sépare pour emprunter des chemins différents. Ça n'empêche pas que le début de l'aventure a été extraordinaire. Qu'on a vécu des moments inoubliables et tumultueux.