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Critique de le_Bison


Kentarô Ueno est un mangaka (pour les néophytes, un dessinateur de mangas). Il habite, avec sa femme et sa fille de 10 ans, dans une petite maison dont le premier étage lui sert également d'atelier d'écriture. Sa femme semble souffrir d'une étrange maladie – la dépression. Hormis ce détail, la vie coule paisiblement dans ce foyer ordinaire. Jusqu'au jour où, alors qu'il s'apprête à se coucher, il la retrouve allongée face contre terre, morte. « Sans même nous dire au revoir » raconte ce qui s'est passé ensuite dans la vie de l'auteur jusqu'à aujourd'hui. Un manga autobiographique sur la mort de son épouse et le deuil qui va s'en suivre. Une idée qui s'est imposée naturellement, une façon d'exorciser la douleur en la transcrivant sur quelques planches à dessins.

Le dessin au crayon et à l'ancienne n'est pas sans me rappeler certains Jirô Taniguchi, notamment dans les scènes de rue où les détails foisonnent de toute part jusqu'à l'amoncellement des fils électriques au milieu de la rue. Si l'auteur a plus de mal à dessiner les visages des personnages, souvent d'une rondeur grossière avec un léger manque d'expressivité, il a su rendre la vision telle que je l'entends du Japon que j'aime… Et l'histoire… d'une tristesse profonde et émouvante. Normal, vous me direz, pour parler d'un deuil. Mais quand le deuil est aussi proche que peut l'être entre un mari et sa femme, cela n'avait rien d'évident au départ.

Dans le jargon populaire, il s'agit d'une oeuvre « one-shot », unique et incomparable au reste de son oeuvre, car comme l'auteur le précise lui-même en préambule de son récit, il est avant tout un auteur de manga comique ! Malgré son inexpérience dans ce genre de domaine, « Sans même nous dire au revoir » est une formidable réussite tant j'ai ressenti l'émotion voulue par l'auteur, son incompréhension face à ce genre d'évènement, son inacceptation à un tel drame. Tous les détails sont présents pour nous impliquer – la découverte du corps, l'appel des pompiers, la venue des gendarmes, la crémation, la dispersion des cendres – jusqu'à l'achèvement du manga et à la reconstruction de l'auteur vers une seconde famille. « The Show Must Go On », dans la musique. Ici, pas de musique mais la vie doit continuer également…

Sombre et mélancolique.

Brut et émouvant.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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