" La nuit vient à son terme,
Voici qu'arrive le jour.
Chantons un chant de louanges
À l'étoile du matin !
Que celui qui a pleuré
Se joigne aussi au chant.
Sur tes peurs et tes peines
Brille l'étoile du matin. "
Jochen Klepper (1903-1942), en 1938.
« L’Allemand le suivait dans les ruelles tortueuses , indifférent à la pluie fine qui tombait sans relâche sur la ville telle une soie glacée ,,conférant à toute chose un éclat argenté ,aux maisonnettes de guingois, étroites et pressées les unes contre les autres, comme recroquevillées pour se protéger du froid.
Les toits d’ardoises pentus luisaient, telle de la poix liquide , et les pavés inégaux étaient glissants . »
( 1938 ) .
« La nuit vient à son terme,
Voici qu’arrive le jour.
Chantons un chant de louanges
À l’étoile du matin !
Que celui qui a pleuré
Se joigne aussi au chant .
Sur tes peurs et tes peines
Brille l’étoile du matin » ,….
JOCHEN KLEPPER .
( 1903- 1942 ) .
« Soudain la musique changea , Izzy, l’étranger , joua une mélodie joyeuse , une danse, le rabbin eut un sourire bienveillant , Peretz rayonnait de fierté , fit se lever Anna , la força à danser, et Anna dansa jusqu’à ce que l’eau sorte de ses poumons , jusqu’à ce que la sueur couvre son corps , jusqu’à ce que la vie revienne dans son âme immortelle , jusqu’à ce que l’enfant dans son ventre puisse lui aussi chanter une des chansons de cet étrange mariage dans une ville détruite dans un pays détruit dans une vierge détruite , qui osait le grand écart entre vie et mort , entre vérité et mensonge , entre amour et insensibilité , entre folie et révélation » ….
Mais pendant que les camarades de Peretz commençaient de traquer les nazis, de les étrangler dans les forêts autrichiennes alors en pleine floraison , sous le soleil autrichien qui répandait sur tous sa lumière clémente, de les fourrer dans des sacs et de les abîmer dans les lacs avec des pierres , Peretz avait pris la fuite vers le nord.
Il avait répondu à l’appel du rabbin militaire américain et s’était débrouillé avec Avi et un camion de l’armée , camion qu’il n’avait plus guère quitté tant ils l’avaient utilisé pour sauver un nombre croissant de JUIFS de leurs compatriotes polonais » …
Peut être, pensa Lisa, qu'au bout d'un certain temps on ne se souciera plus se savoir de quel côté on était parce que c'est la guerre qui les a créés ces côtés, ils lui appartiennent et finissent avec elle. Puis elle pensa, les guerres mettent du temps à finir, cette guerre est encore en train de finir. Quand sera-t-elle terminée ?