M. Tarakan se rappelait encore la fin du trajet pour rentrer chez eux, la main fermement posée sur le genou de son épouse. Dans sa tête, la voix vrombissante de sa mère défunte commentait en yiddish la fatalité des désastres.
Plissant les yeux pour se protéger de la neige glacée, Sasha regarde la bouche de la vieille femme remuer, mais n'écoute pas ce qu'elle dit. Pendant un moment, le paysage ressemble à une enveloppe. Quatre triangles gris : un ciel, une route, deux rangées d'arbres. Sasha pense que c'est probablement la dernière fois qu'elle vient ici.
Même s'il était hors de question qu'elle se l'avoue, elle fuyait avec la même détermination les femmes qui avaient réussi et les nounous.
Son père n'est qu'une énorme gerbille, un animal docile. Il ne peut pas être tenu pour responsable.
Il semble soulagé d'avoir à répondre à une demande précise.
Je deviendrai ton moyen de survie.