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Critique de bdelhausse


Umezu, c'est d'abord une atmosphère qui se ressent par les choix graphiques et les couleurs. Côté choix graphiques, on a de petits plans séquence très cinématographiques. le plus souvent, cette succession de cases a pour but de ralentir l'action afin d'augmenter la tension. Et ça marche.

Côté couleurs, on est dans le noir et blanc mais utilisé de manière très particulière. le noir semble "actif", vivant. Il pulse dans la page.

Le contenu: 7 nouvelles fantastiques, façon horreur, souvent ancrées dans le quotidien. Avec des thèmes récurrents: la folie, le couple, le temps qui passe... On lorgne du côté de Borgès, de Ray, d'Owen... l'horreur vient par petites touches le plus souvent, et chaque touche nous rapproche de l'absurde qui va confiner au malaise et à l'horreur. Ainsi ce type qui écrase sa femme et qui, ne trouvant pas sa tête suite à l'accident, va la voir dans toute rondeur, dans tout pli de couverture, etc. jusqu'à la chute. Ou l'histoire où on suit les émois d'une épouse se demandant si elle a bien fait le "bon choix" et qui retourne en arrière pour vérifier et découvre... chut... ! pas un mot de plus. Là encore la chute est admirable.

Car Umezu soigne ses chutes. A ce niveau, ses nouvelles sont des pépites à découvrir et redécouvrir, car le dessin riche d'Umezu va se laisser découvrir à chaque nouvelle lecture. On se situe aussi assez souvent en marge de l'esprit des nouvelles gothiques où on va hésiter entre explication fantastique irrationnelle et explication rationnelle ancrée dans le réel.

Un dernier mot pour La Bougie, ma nouvelle préférée de ce recueil qui raconte les dernières heures d'un condamné à mort, à qui on lance par le grillage une bougie qui va durer 3 heures, exactement le temps qui le sépare de l'exécution. Que peuvent conclure les gardiens qui viennent le chercher quand ils découvrent dans la cellule le condamné vieilli, mort le sourire au lèvre...
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