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Je pense qu'il ne vaut mieux pas trop en dire sur les intrigues des histoires qui composent ce recueil. Il est préférable de laisser la surprise aux futurs lecteurs. Sachez simplement que ces récits d'horreur sont parfaitement menés. Et l'angoisse n'est pas la seule sensation qu'éprouvera le lecteur, émotion et poésie sont au rendez-vous. Quant au dessin, il est juste sublime et pourrait plaire même à ceux qui ont du mal à adhérer au manga.
"La maison aux insectes" est un véritable bijou.
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Que voilà un bien étrange cadeau d'anniversaire ! Un auteur inconnu, une maison d'édition inconnue, un genre dont je suis peu familière : l'horreur !

Le format est assez atypique pour un manga publié dans le sens de lecture original. Le parti pris des coloris est plutôt osé et reste assez sobre en accord avec le genre abordé. Tout cela fait de ce livre, un magnifique objet, soigné et assez classe, il faut bien l'avouer.

Pour la forme, ce livre se décompose en six nouvelles qui démarre chacune sur une page de titre noire avec un dessin et un titre incrusté en blanc. Ca donne tout de suite le ton.

Les graphismes sont assez classiques, normal pour des nouvelles initialement publiées à la fin des années 60, début des années 70. J'ai d'ailleurs appris en lisant la passionnante préface que le monsieur est une référence dans l'univers du manga, notamment sur la thématique de l'horreur et des légendes fantastiques qui sont légion au Japon, autour de la mort et des esprits en tout genre. Le travail sur le fondu et les crayonnés au noir est superbe et ajoute des intensités dramatiques, que ce soit pour les fonds de décor glauques qui donnent aux intrigues une ambiance morne, tout à fait en adéquation avec les histoires, ou pour les visages dont les yeux, le teint se voient parés de crayonnés aux diverses significations : fureur, maladie, tristesse, terreur. Le panel des émotions est juste et multiple.

Si l'on s'intéresse à l'ensemble des nouvelles, on peut dire que chacune est très bien construite avec des doubles interprétations qui s'entremêlent ou se suivent à tel point qu'il est parfois difficile voire impossible de discerner ce qui s'est réellement passé et ce qui est fantasmé (cauchemardé) par l'un ou l'autre des personnages. Les thèmes majeurs abordés dans ce livre sont très noirs : l'adultère dans presque toutes les nouvelles, la corruption, la jalousie, l'envie, la honte, la manipulation et une sorte de folie hallucinatoire qui fait penser à l'univers de Lovecraft qui baigne l'ensemble du livre, aussi bien narrativement que graphiquement. La plupart des nouvelles mettent en scène des couples de personnages, le thème du triangle amoureux est largement évoqué, ainsi que des thèmes beaucoup plus lourds tels que le suicide, le coma, la peine de mort, le meurtre, le viol...

Ces sujets durs sont cependant toujours évoqués avec ce qu'il faut de fantastique dans l'intrigue pour être "supportables" à lire pour un lecteur ancré dans cette réalité étrange. Mais on ne peut nier que la sensation de malaise persiste après la lecture, une sorte de rémanence de la folie imprégnant ces pages.

En somme, j'ai vraiment beaucoup aimé ce recueil, je suis ravie de l'avoir découvert. Je ne saurai que trop le conseiller aux amateurs de manga classique, de fantastique, d'horreur. Si vous aimez les trois genres c'est encore mieux, vous allez vous régaler mais préparez-vous à trembler pour une folle plongée au coeur de la folie humaine.
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Umezu, c'est d'abord une atmosphère qui se ressent par les choix graphiques et les couleurs. Côté choix graphiques, on a de petits plans séquence très cinématographiques. le plus souvent, cette succession de cases a pour but de ralentir l'action afin d'augmenter la tension. Et ça marche.

Côté couleurs, on est dans le noir et blanc mais utilisé de manière très particulière. le noir semble "actif", vivant. Il pulse dans la page.

Le contenu: 7 nouvelles fantastiques, façon horreur, souvent ancrées dans le quotidien. Avec des thèmes récurrents: la folie, le couple, le temps qui passe... On lorgne du côté de Borgès, de Ray, d'Owen... l'horreur vient par petites touches le plus souvent, et chaque touche nous rapproche de l'absurde qui va confiner au malaise et à l'horreur. Ainsi ce type qui écrase sa femme et qui, ne trouvant pas sa tête suite à l'accident, va la voir dans toute rondeur, dans tout pli de couverture, etc. jusqu'à la chute. Ou l'histoire où on suit les émois d'une épouse se demandant si elle a bien fait le "bon choix" et qui retourne en arrière pour vérifier et découvre... chut... ! pas un mot de plus. Là encore la chute est admirable.

Car Umezu soigne ses chutes. A ce niveau, ses nouvelles sont des pépites à découvrir et redécouvrir, car le dessin riche d'Umezu va se laisser découvrir à chaque nouvelle lecture. On se situe aussi assez souvent en marge de l'esprit des nouvelles gothiques où on va hésiter entre explication fantastique irrationnelle et explication rationnelle ancrée dans le réel.

Un dernier mot pour La Bougie, ma nouvelle préférée de ce recueil qui raconte les dernières heures d'un condamné à mort, à qui on lance par le grillage une bougie qui va durer 3 heures, exactement le temps qui le sépare de l'exécution. Que peuvent conclure les gardiens qui viennent le chercher quand ils découvrent dans la cellule le condamné vieilli, mort le sourire au lèvre...
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Là encore, je ne connaissais pas ce mangaka à savoir Kazuo Umezu qui aurait d'ailleurs suspendu sa carrière de dessinateur et dont l'oeuvre n'est pas encore très répandue en France. Son style est proche du maître de l'horreur à savoir Junji Ito. Cependant, c'est un cran plus mâture, plus réaliste avec juste ce qu'il faut comme touche de fantastique. On ne sera pas dans l'outrance ou l'invraisemblable. Cela m'a finalement assez plu de découvrir qu'il n'y a pas que Junji Ito sur ce créneau. Cela permet de voir des traitements différents.

Au niveau du dessin, c'est assez austère avec une grande raideur du trait. Les cases sont petites et les pages nombreuses. Je pense que c'est sans doute une question de mise en page et de forme. Il n'y a pas une bonne mise en valeur graphique. Cela se ressent. Par ailleurs, le noir semble être la couleur prédominante en jouant sur toutes ses nuances. La lisibilité ne sera pas affectée pour autant.

La première histoire qui donne le titre au récit est la seule qui est réellement horrifique. J'ai bien aimé car la chute est bien trouvée. La bougie est également une nouvelle assez bien construite. Ma préférée est le dernier récit sur le temps d'un été où une femme avait le choix entre deux hommes. Il est beaucoup question de la relation de couple et des tromperies qui se payent au prix cher. Les moralisateurs trouveront certainement leur bonheur.

Une fois n'est pas coutume, je vais mettre 4 étoiles pour une découverte. Ce manga sur le thème de la relation amoureuse est surprenant dans le bon sens du terme. Ces sept histoires sont parues entre 1968 et 1973 mais comme le thème est intemporel, on ne ressent pas le poids des années.
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Dans ce recueil de sept nouvelles fantastico-horrifiques, parues au Japon entre 1968 et 1973, l'effroi va de pair avec la monstruosité, le sordide et la noirceur.
Noirceur des récits se focalisant sur l'infidélité, les relations (souvent ambiguës) entre hommes et femmes, la folie...
Mais aussi l'extrême noirceur du trait appuyé dans le graphisme d'un mangaka connu au Japon pour être (avec Junji Ito) LA référence du manga d'horreur.
Les histoires d'Umezu sont très éloignées de l'hymne à l'amour. Elles sont pessimistes, sombres, enténébrées, mais finalement très réalistes dans leurs contours fantastiques.
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Kazuo Umezu, le père fondateur du manga d'horreur, nous propose sept histoires courtes, parues entre 1968 et 1973, "La Maison aux Insectes", nous emmènes dans une ambiance ou l'angoisse est présente dans chaque récits. Ces histoires permettes de découvrir le monde du mangaka et son univers, fait de meurtre, de folie et de noirceur, ce titre est captivant, et sa lecture est fluide.
Toutes les histoires ont un point commun, se sont des couples qui ne sont plus capables d'affronter leur choix. La mise en scène se veut dramatiques pousser à l'extrême, l'horreur est mental, avec des touches de fantastiques très réduite, car l'autre point commun de ces histoires, est la trahison.
Le dessin à prit de l'âge mais l'énergie d'Umezu n'a pas prit une ride, son trait épais très sombre et ces sillons d'encre, semblent creuser les pages. La force inquiétante de ses aplats de noir nous immerge immédiatement dans l'ambiance, les petites cases aux plans serrés, suffocantes décomposent brillamment l'action, tout en prolongeant le malaise.
Toutes ces histoires tiennent en haleine ne laissant aucune place à l'espoir et l'horreur se fait sans la moindre effusion de sang.
La Maison aux Insectes est un recueil d'histoire qu'il faut absolument découvrir ou redécouvrir bien sur...
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La Maison aux Insectes est un premier recueil composé de nouvelles horrifiques. Manga ou non, dessiné par auteur talentueux ou non, ce n'est clairement pas le soucis, car l'ouvrage souffre de ce format et propose des histoires certes intéressantes mais au twists et conclusions attendues voire carrément similaires... Et c'est vraiment dommage pour le coup.

Le tout m'a énormément fait penser aux "fameux" recueils "Alfred Hitchcock Présente" ou aux vieux comics de Tales From The Crypt.

Des ambiances intéressantes, des bonnes idées de situations mais on tourne globalement autour des mêmes sujets (l'amour, la traitrise, la convoitise, ma femme elle est canon, non, non tu l'auras pas, ce genre de trucs.) et les conclusions sont tout de même assez "semblables" (pour résumer : je fuis ce monde car le monde ne me comprends pas / je suis fou / je ré-invente ma vie).

Notons, à la différences des recueils d'Alfred Hitchcock bien évidemment, la patte graphique et esthétique de l'auteur. Sombre, travaillée et talentueuse, le travail de Umezu contribue vraiment à l'ambiance malsaine de l'ensemble.

Je décortique tout ça ci-dessous.



Nous avons donc des histoires intéressantes mais aux mécanismes répétitifs, aux sujets semblables et aux fins assez mollassonnes (encore plus quand on voit que les mécanismes se répètent). le style graphique de l'auteur, sa patte, est plutôt chouette et fait penser aux vieux récit Tales From the Crypt de l'époque et vu l'ambiance, c'est très certainement assumé.

Mais voila... Hitchcock, Tales From The Crypt... je connais, j'ai déjà lu. Il est donc assez dommage que, plus qu'un hommage, ces histoires répètent quasi exactement les twists et les ressorts scénaristiques de ces récits pulps.
Déçu donc, car j'attendais vraiment quelque chose de frais même si certaines idées sont plutôt chouettes.






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Umezu n'a pas un style graphique commun et ces oeuvres commencent à dater légèrement. Elles sont pourtant toujours très agréables à lire, avec une narration bien découpée et des personnages très caractérisés ce qui permet de les différencier facilement. ♥️

Dans ce recueil, la pièce maitresse reste, pour moi, celle qui donne son nom à ce manga. Dans cette nouvelle, les frontières entre réalité et folie sont particulièrement floues. Qui se cache vraiment dans ses fantasmes ? Qui fuit ? 🖤

La folie n'est jamais loin dans ce recueil, une folie teintée d'horreur comme une fuite en avant. 😵

La culpabilité et la pression sociale se transforment en une angoisse terrible qui se développe comme une tumeur. Où est la limite entre le surnaturel et l'aliénation ? 🖤
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Sept histoires courtes liées par le poids délétère du choix et du destin. Les thèmes se recoupent et basculent les protagonistes et l'univers à la lisière de la folie et de l'horreur.

Kazuo Umezu explore des thématiques violentes comme pour n'en citer que quelques-unes : la corruption, le désespoir, l'adultère, la violence masculine, la jalousie, la manipulation et la culpabilité...

Tout son art graphique repose sur l'exploitation du noir. C'est admirable, hypnotisant et impressionnant. Chaque image se compose autour de la puissance des noirs : ils sont abyssaux, profonds et intenses, ou justement par la précision de traits fins et peu appuyés, ils deviennent légers, délicats et subtils.

C'est une lecture très sombre et profondément glauque qui nous amène à réfléchir voire à redéfinir la moralité.

Si vous aimez H.P Lovecraft, Franz Kafka, Stephen King et les histoires d'horreur sans hémoglobines, c'est pour vous ! Et même avec ! Moi, j'ai adoré !
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LA MAISON AUX INSECTES Kazuo Umezu
@lezardnoir
Une SUPERBE lecture, un coup de coeur, j'avais si peur d'être déçue ( après le tome 2 de Baptism qui était horriblement trop gênant/glauque)
Là j'adore sa façon de nous proposer et d'appréhender le FANTASTIQUE dans sa définition propre : nous mettre un doute effroyable sur la situation que l'on vient de lire. Toute les histoires tournent autours du « couple » et de ses gros dysfonctionnements. Est-ce un thème dominant dans les récits d'Umezu? (C'était aussi le cas dans Baptism).

Beaucoup de nouvelles gravitent autour de « l'effet papillon » et du fait de faire un choix, choses qui dans ce manga troublent carrément l'esprit !

Lien : https://www.instagram.com/kh..
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