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Critique de Yokay


Yokay
30 septembre 2021
Il y a des livres, comme celui-ci, qui se reçoivent comme une offrande et se savourent, davantage qu'ils ne se racontent.
Le plaisir commence dès la couverture, aux motifs africains hyper colorés, montrant une femme, sa fille et son fils. Une famille, rassemblée en apparence, même s'il manque le(s) père(s).
Rwanda. Un mot effrayant, tant il est encore synonyme dans mon esprit de barbarie, de sang versé. Rien de plus atroce qu'une guerre civile, quand d'anciens amis / voisins / collègues, se mettent du jour au lendemain à devenir ennemis et à s'entretuer durant cent jours.
Mais le talent de l'autrice a su rendre un sujet douloureux, difficile, en une très belle histoire de filiation, de transmission, d'identité, d'amour, de résilience, de la vie dans toute sa complexité.
Enchevêtrement des monologues de la mère Immaculata et de sa fille Blanche, pensés ou écrits, mais non dits, car la parole est devenue trop difficile, même impossible pour Immaculata. le chagrin a mis un couvercle dans sa gorge. Immaculata s'adresse à son fils perdu, Blanche s'adresse à sa mère ; ce n'est pas encore un dialogue. Il faudra du temps, et l'amour d'un enfant de la génération suivante, pour que les mots sortent enfin.
Je trouve particulièrement approprié et émouvant que l'autrice cite « L'innommable » de Becket : « Il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu'il y en a… ». Des mots, certains doux et d'autres rugueux, pour rassembler, recoudre une histoire de vies déchirées, dispersées.
Un texte enchanteur, captivant, limpide, superbement écrit, avec des formules que l'on a envie de garder, de citer. Magnifique.
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