AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Récemment, j'ai lu quelques romans de Sigrid Undset (Vigdis la farouche, Kristin Lavransdattir), tous situés dans un Moyen Âge scandinave, et je les avais beaucoup aimés. Ceci dit, je croyais avoir fait le tour du sujet (pour l'instant, du moins). Printemps, cet autre roman me promettait autre chose. le résumé de la bibliothèque indiquait ceci : « L'histoire d'une employée de bureau qui vit une ‘'mystique de la passion exacte'' », un drame bien noir où le sentiment de la nature bouleverse la nature des sentiments. Quelque chose de plus moderne. Je ne savais pas trop quoi m'attendre d'une mystique de la passion, l'héroïsme va-t-elle entrer dans les ordres, se cloitrer dans un monastère perdu? J'étais intrigué et disposé pour une aventure plus spirituelle.

Puis, la quatrième de couverture mentionnait cette héroïne, Rose Wegner, épouse de Thorkild, un mariage sans amour, une séparation. Une femme du début du 20e siècle, dans une société assez traditionnelle, rigide, qui ose affronter les préjugés. Ce n'était pas du tout ce que j'avais en tête (où est la mystique là-dedans?) mais j'étais tout de même preneur. Sigrid Undset qui prend la plume pour mettre de l'avant la libération des femmes, la levée des entraves morales et spirituelles de la société norvégienne.

Malheureusement, je me suis beaucoup ennuyé. Même si le résumé commence par Rose Wegner et met l'accent sur cette héroïne, elle apparait tardivement. Toute la première partie se concentre sur Thorkild, en jeune homme célibataire, sur le retour de son frère et la dynamique dans cette famille. Je m'attendais toujours à la voir arriver, en vain. Éventuellement, la narration amène les lecteurs dans le passé, l'enfance (ou l'adolescence) de Thorkild, sa rencontre avec Rose. Puis viennent les liens forts qui se nouent entre eux, quelques épisodes comiques et touchants, l'évolution de leurs sentiments, tout est décrit extrêmement bien. Mais la magie n'opérait pas.

Les deux se marient à la moitié du roman, environ. Et par la suite le désenchantement prend du temps à s'installer. Je le répète, je me suis beaucoup ennuyé. Les promesses de la quatrième de couverture n'arrivent que très tardivement et, rendu à ce point, les personnages ne m'intéressaient plus suffisamment pour que leurs problèmes m'importent. C'est dommage. Je suppose qu'il fallait que des livres comme Printemps paraissent pour aider la cause de la femme mais, cent ans plus tard, d'un point de vue strictement littéraire (comme si on pouvait dissocier les deux), ça me laisse en pan.

Sans doute que, si mes attentes avaient été différentes, si la quatrième de couverture et la bibliothèque avaient été plus « honnêtes » (ou si j'apprenais à faire abstraction de ces présentations!), j'aurais mieux apprécié ce roman. Printemps est un beau tableau de la Norvège du début du siècle passé, qui décrit bien l'oppression des femmes de cette époque mais aussi des conséquences du divorces : positives pour les femmes qui cherchent à s'émanciper mais plus mitigés quand on pense aux séquelles chez les enfants (je ne l'ai pas écrit plus haut mais Thorkild, son frère Axel et leur soeur Doris sont eux-mêmes des enfants du divorce). Bref, ce roman contient beaucoup de positif mais, malheureusement, je suis resté sur ma. Mauvaise impression du début.
Commenter  J’apprécie          320



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}