– De quoi voulais -tu me parler ? Demanda Jérôme ni trop haut ni trop bas en portant son anisette à ses lèvres.
Sophie répondit sur le même ton, mais en se penchant vers lui :
Deux filles qui travaillaient pour la Chatanay ont été assassinées.
Assassinées ! De quelle façon ? Et où les a-t-on retrouvées ? Ici, au Palais ?
Mieux, dans l’un des salons de la Chatanay.
Jérôme savait que la tenancière de La Rose de Damas n’était pas la seule boutiquière à prostituer ses employées et à louer ses arrière-salles aux joutes tarifées.
Marion Paulier prit la parole :
Elles s’appelaient Catherine Frémont et Lucie Boyer, toutes deux vendeuses chez la Chatanay, et putains !
Putains à leur compte ?
Non, la Chatanay était leur maquerelle comme elle cherche à devenir la nôtre.
Toi aussi, Sophie, la Chatanay t’a fait des propositions allant dans ce sens ? »
…
« – Comment ces deux malheureuses ont-elles été tuées ?
Elles ont été étranglées, expliqua Sophie.
Toutes les deux ?
Oui.
Et ensemble, précisa Marion.
Mais ce n’est pas tout, clama la jeune bijoutière, qui baissa encore d’un ton de sorte que Jérôme dut tendre fortement l’oreille pour saisir la réponse.
Catherine a eu le sein gauche ouvert au couteau et on a laissé, dans la blessure, un brin d’éventail !
Un brin d’éventail ? Elle aussi était éventailliste ? Demanda Jérôme à Marion.
Non, vendeuse seulement. La même chose pour Lucie … »