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Critique de MPM


La belle couverture et le titre « Magnifica » laissent présager une belle histoire romanesque. Et en effet, ce livre se lit comme on regarderait un film racontant le destin de 4 femmes dans la région des Abruzzes en Italie.

Passées les toutes premières pages peu engageantes qui évoquent de façon anecdotique et confuse la période moderne, reprise à la toute fin du livre, ce roman se lit avec plaisir et nous plonge longuement dans l'Italie d'après-guerre.

J'ai beaucoup aimé le premier personnage féminin Eufrasia, femme chétive et énigmatique, mal mariée. Cette femme rejette de toute son âme et de tout son corps son mari qu'elle compare à un crapaud. La souffrance dramatique de cette femme dont le sort conjugal est un supplice au point de vouloir en mourir est fort bien restitué, très émouvant.

Dieu merci le crapaud ira voir ailleurs, chez Teresina, femme généreuse et stérile, ancienne prostituée, qui lui offre son corps et son gite. Ce deuxième personnage féminin, très attachant, prend de l'ampleur au fur et à mesure du récit.

A la mort d'Eufrasia, sa fille Ada maria encore très jeune doit prendre en main la maisonnée, s'occuper de son petit frère et travailler aux champs. C'est la destinée de ce troisième personnage féminin qui nous est surtout racontée dans ce livre. Ada maria est une jeune femme robuste, plutôt solitaire, qui aurait des envies d'indépendance, de grand départ vers ailleurs, si ce n'est ce jeune frère incapable de vivre sans elle. Contrairement à sa mère, Ada maria aura la chance de vivre une histoire d'amour authentique, inattendue et partagée. Comme sa fille des années plus tard, elle se montrera capable de se donner à un homme sans fausse pudeur, sans restriction d'aucune sorte et surtout sans craindre les préjugés.

Au travers du destin de ces quatre femmes, c'est l'évolution de la société italienne qui nous est contée, ce chemin inéluctable de la ruralité vers la modernité. Sans retour en arrière possible.

Hormis les deuils, il se passe peu de choses dans la vie des 4 héroïnes et portant on ne s'ennuie pas du tout. Au contraire, ce roman est vraiment prenant. Comme souvent, j'ai préféré la partie relative à la période ancienne (après-guerre) et je regrette que le personnage de Magnifica, femme incarnant la période « moderne », soit un peu escamoté, notamment sa relation avec son fils Andrea qui reste dans le flou.

Au final, je recommande ce roman typiquement italien, très délicat, au style imagé et poétique.
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