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Critique de lafilledepassage


Plongée dans la France provinciale de la fin du XIXème siècle. C'est le début de la fin de la France paysanne et l'avènement de l'industrie et de la petite bourgeoisie avec son obsession de la respectabilité et ses valeurs nauséabondes comme le mépris des plus faibles que soi, la soumission à l'autorité …

L'enfant, c'est d'abord la relation avec la mère. Dès le début, le décor est planté: l'enfant se fait fouetter par sa mère. Il accepte ce sort, trouvant des excuses à cette mère toxique et castratrice, et probablement aveuglé par l'amour qu'il lui porte, un amour inconditionnel. On est ici bien loin de la promesse de l'aube de Romain Gary.

Le père est totalement absent, soumis à l'autorité de la mère ou à celle de ses supérieurs, moqué par ses élèves et par ses collègues. Alors l'enfant va chercher ses modèles ailleurs, chez ses oncles ou dans les livres d'aventure.
L'enfant grandit tant bien que mal dans cet univers malsain, et peu à peu se tourne sur le monde qui l'entoure. C'est l'éveil d'une conscience politique, la naissance d'une aspiration à plus de justice sociale. J'aime cette époque où rien n'est encore joué, où tout est encore possible. Une époque où un vent d'insurrection souffle sur la France, sur l'Europe.

Le roman est loin d'être plombant, même si la situation n'est pas très réjouissante. Il regorge de scènes cocasses (mémorable distribution des prix, visite de la mère à Paris, démonstration de l'existence de Dieu à coup de bâtonnets de bois, …), de chutes, de collisions. Les caractères du père et de la mère sont magnifiquement croqués.

Un roman réaliste et savoureux à lire.
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