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Critique de Garoupe


Je commence par quoi ? Je n'arrive pas à écrire c'te chronique… Je n'arrive pas à exprimer ce que Marie van Moere a réussi à faire avec mes tripes : les prendre, les retourner et me bouleverser. « Petite louve » n'est pas un thriller, ce n'est pas non plus un roman sentimental. C'est un roman épris de justice et de droiture, d'espoir aussi malgré tout…

« Petite louve » est le récit d'une vengeance d'une mère pour sa fille. La fille c'est celle de la couv'. 12 ans. Fumeuse. Qui aime le vin blanc. Tout ça avec l'aval de sa mère… Il faut vous dire que la jeune fille en question a été violée, que son violeur sort de prison pour vice de procédure et que la mère vient de le tuer en pleine nuit, d'enterrer son corps qu'on ne retrouvera pas. Ce passage à l'acte de la mère va précipiter mère et fille dans une cavale où elles seront tour à tour chasseurs et chassés.

Chassés d'abord par les deux frères de Toni, le violeur assassiné. Ari et Ivo, gens du voyage sédentarisé à Marseille, vont suivre la mère et la fille en Corse pour venger à leur tour leur frère. C'est une question d'honneur.

Sur les routes corses qui fonctionnent comme un labyrinthe qui permet aux poursuivies de sa cacher mais jamais d'entrevoir la porte de sortie, Marie van Moere dresse un tableau tout en nuances de la cavale de la mère et de la fille et tout en rudesse de la poursuite des deux frangins. Tout en nuance d'abord parce que ce que le traumatisme de la fille rejaillit sur sa relation avec sa mère, sur sa relation avec son propre corps, sur sa relation avec son entourage. le récit est sur une corde sensible, fragile et Marie van Moere et ses protagonistes féminins pourraient tomber du côté sordide ou du côté larmoyant tellement facilement que le numéro d'équilibriste de l'auteur n'en est que plus réussi. Tout en rudesse ensuite parce que les deux frères sont deux sombres brutes totalement décérébrés, à fortes tendances violentes et meurtrières. Ils viennent d'un monde qui ne connait et ne comprend que la loi du talion. le violence animale s'exprime à travers la mère qui se venge et protège et à travers les frères gitans, tout en rage, en haine et en gratuité.

Et puis surgit la figure d'Osanto, croisé par la mère. Elle se prend les pieds dans un de ses pièges lors d'un footing matinal. Orsanto n'est pas né de la dernière pluie, avec son passé de truand. Il comprend tout, il comprend la femme, la fille, leur histoire, leur vengeance. Les pages du livre sur la rencontre d'Orsanto, de la mère et de la fille sont le morceau de choix d'un livre où il n'y a déjà rien à jeter. Marie van Moere écrit beaucoup de choses et en fait dire pas mal à ses personnages. Elle fait passer encore plus de choses dans leurs actes et dans leurs silences…

Lien : http://wp.me/p2X8E2-jS
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