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Critique de Alfaric


Challenge Jack Vance épisode 9 :
Il y a une vraie filiation entre "La Planète géante" (1957), "Tschaï" (1968) et "Les Chroniques de Durdane" (1973)… Sauf que les époques changent, et que l’auteur passé ainsi des aventure pulpienne au planet opera en bonnes et dues formes avant de s’attaquer ici à la new wave politico-sociale.


Après avoir disculpé les Ducs-Aigles Paladresans plus avancées que les Shantiens dans les biotechnologies, Gastel Etzwane effectue une dernière action en tant que Maître du Shant. Lui et Ifness partent pour le continent de la Cadraz débusquer les éventuels derniers Roguskhoïs de Durdane. En apprenant qu’une groupe de démons rouges à été détruit par un groupe inconnu possesseur d’armes à énergie, ils montent une expédition à travers le continent pour découvrir le fin mot de cette histoire…

Donc plus que pour un bon vieux pulp, nous on est parti pour un bon vieux récit picaresque (et au passage on passe du Planet Opera au Space Opera) : exploration de contrées diverses et variées sous des identités d’emprunts, sauvetage d’une cruche en détresse en la personne de Rune-la-Baguette-de-Saule, affrontement avec le seigneur de la guerre esclavagiste Hozman Gorge-Malade, infiltration d’un vaisseau alien, participation à une bataille spatiale entre on ne sait qui, recrutement de force dans un bataillon de soldats esclaves (on aurait une parodie d’"Étoiles, garde-à-vous !" de Robert Heinlein, du coup j’ai bien ri ^^), apprentissage de la Geste des Kas qui raconte toute l’Histoire des Kas depuis l’aube des temps (concept repris par Kevin J. Anderson dans "La Saga des sept soleils", l’auteur n’ayant jamais été avare de repompages voire de plagiats), grande évasion plus ou moins foirée, une guerre qui finit avant même d’avoir débutée et retour sur la planète Durdane…

Evidemment l’auteur en route libre cède à tous ses gimmicks : contrées exotiques, sociétés barrées, coutumes ubuesques, trafic d’esclaves intersidéral, dialogues plein d’humour et de malice, remarques sexistes sur la futilité et l’inutilité des femmes, interminables tractations de marchands tapis, impossible cohabitation entre peuples différent qu’ils soient humains ou aliens, modes de communication sophistiqués rendant la compréhension mutuelle quasiment impossible (l’auteur reprenant ici les thèmes déjà développé dans "Le Wankh")…
Et comme dans les tome 1 et 2, Ifness qui est entré dans le récit un peu n’importe comment pour en ressortir un peu n’importe comment revient à quelques pages de la fin pour nous expliquer tout ce qu’on aurait bien aimé comprendre plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de pages plus tôt… Donc on nous fait le coup du deux ex machina pour la troisième fois en trois tomes : la ficelle est d’autant plus grosse qu’on la retrouve dans moult autres ouvrages de l’auteur…


Ma lecture n’a été ni plaisante ni déplaisante, ayant tout du long l’impression d’être dans la novellisation d’un épisode de la série télévisée "Stargate" (mais sans rythme, sans suspens voire sans action). A l’image du dernier tome du Cycle de Tschaï, j’ai eu l’impression d’un rallongi artificiel, d’un coup d’épée dans l’eau, d’un livre inutile qu’Ifness aurait pu résumer en quelques lignes dans son laïus à la fin du tome 2.
Gastel Etzwane durant 2 tomes a été acteur de son destin est ici un simple spectateur trimballé d’un endroit à un autre, et on peine à reconnaître celui qui a été l’Anome du Shant durant la Guerre d’Indépendance et qui a offert à son pays la victoire et une nouvelle constitution à son pays… Il retourne à son point de départ en s’engageant à nouveau dans la troupe des Verts foncé – Azur – Noir – Rose de Maître Frolitz… On est dans le conte philosophique à la Voltaire, ou plutôt à la Jonathan Swift, mais j’ai quand même envie de dire tout ça pour ça ! Car le côté dystopique et les réflexions disparaissent complètement du récit et j’ai eu l’impression de retourner sur Tschaï voire sur la Planète Géante… (D’un autre côté tous ces mondes appartiennent au même coin de l’espace : Gaean Reach ! ^^)

Pire, ce tome 3 est confus dans son background, son histoire et ses péripéties (voire contradictoire) :


PS : on notera que la nouvelle vie politique du Shant est centré sur les foires d’empoigne entre les Verts et les Pourpres… comme chez le peuple drazzi dans l’excellente série télé SF "Babylone V" !
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