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Critique de Fortuna


A l'âge de 7 ans David Vann tenait sa première arme, à 11 ans il tuait son premier cerf, à 13 ans son père s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête. Les parents de sa belle-mère étaient morts quelques années plus tôt l'un tué, l'autre assassiné, par arme à feu. Il en est resté traumatisé, incapable de chasser, et surtout révolté contre la législation américaine permettant à pratiquement tous les citoyens de posséder des machines à tuer. Et faisant chaque année des milliers de victimes.

C'est pour cette raison qu'il s'est intéressé au cas de Steven Kazmierczak, étudiant apparemment sans histoire qui a tué 5 personnes, en a blessé 18 autres et s'est suicidé dans la foulée en 2008. Il mène alors une enquête sur le passé de ce jeune homme de 27 ans pour essayer de comprendre...Et à travers cet énième fait divers mettant en scène des tueurs fous, montrer la profonde nocivité de la généralisation du port d'armes.

Mais c'est aussi le problème des maladies psychiques et de leur traitement médical qui se pose. Dès l'adolescence Steven est diagnostiqué bipolaire et doit prendre un traitement chimique lourd. Devenu ingérable pour ses parents il sera placé dans un foyer. L'influence de sa mère qui l'abreuve de films d'horreur n'est pas négligeable. Il réussit à entrer dans l'armée en mentant sur sa santé mentale, mais il est renvoyé dès que son passé psychiatrique est connu, ce qui le laissera amer. Il réussit à faire des études à l'université, mais arrête régulièrement de prendre ses médicaments et joue avec ses désirs de violence. Il est fasciné par la tuerie de Columbine.

Sa personnalité est perturbée, il est attiré par des comportements déviants, violents, suicidaires. Il est incapable de mener une vie de couple normale mais passe pour un étudiant brillant dans son université. Son suivi médical n'est pas régulier, il offre plusieurs visages, celui de la souffrance, mais aussi celui de la haine et de la violence. Pendant les trois dernières semaines de sa vie, il va mettre au point son scénario diabolique et entraîner avec lui dans la mort cinq victimes. Il y aurait pu en avoir plus...

On ne peut pas s'empêcher de repenser au pilote fou, Andréas Lubitz qui a tué en mourant 150 passagers, après avoir déjoué lui aussi le système médical et mis en scène son suicide...Un ouvrage sombre, sur la face obscure de l'esprit humain lorsque la maladie le plonge dans le chaos. Et sur une société où la violence faisant partie des droits fondamentaux de l'individu, encourage les pulsions de mort.


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