Animal généreux, modèle d'amitié
Qui le jour et la nuit prodiguant ses services
Gouverne nos troupeaux ou garde nos hospices
Dont l'oeil nous cherche encore de ses regards mourants.
"Heurtée dans son conservatisme, la droite légitimiste se déchaîne. Le député de Vaujuas en porte les arguments. Il se montre farouchement opposé a la proposition déjà baptisée "loi de l'assistance des animaux ". Sil partage l'émotion de Grammont quant aux faits odieux de mauvais traitements, il estime que la douceur ne se décrète pas. "Je crois, juge-t-il, que la loi qui vous est proposée porterait une atteinte sérieuse à la propriété, à la liberté, et même, sous quelques rapports, à l'humanité et à la morale. "
Pour ce député, comme pour une bonne majorité d'entre eux d'ailleurs, c'est au fond le ridicule de la loi qui pose problème. Car il existe, poursuit-il, "une foule de délits, une foule de crimes plus graves, et que nos lois n'atteignent pas, qu'elles ne peuvent pas atteindre : l'ivrognerie, la brutalité envers les enfants, envers les femmes, ne sont pas, ou ne sont presque jamais atteintes, pourquoi? Parce que le législateur a senti qu'il devait s'arrêter devant la liberté individuelle, devant le sanctuaire du domicile; et vous voudriez qu'il ne s’arrêtât pas lorsqu'il s'agit d'aller protéger un intérêt beaucoup moins sacré que celui dont je viens de vous parler ! "
Si Dieu avait eu besoin d’être adoré, il n’eut créé que des chiens. Le
chien est bien plus apte que l’homme à l'amour. Un chien affamé, battu, jeté à l'eau par son maître, s’il en réchappe reviendra gémir d'amour à ses pieds. Voilà bien le fidèle tel que le rêvent les Églises.
La présence de chiens auprès des sans-abris apparaît volontiers suspecte. Et il n'est pas rare que ces derniers soient vilipendés, qu'ils soient accusés de maltraiter leurs bêtes ou suspectés de les exploiter pour s'attirer la pitié des passants. Le 18 mai 2013, à Paris, la police a ainsi cru bon de confisquer deux chiens, Rikki et Linda, et cinq chiots à un sans-abri du quartier de la Bastille. Motif? Mauvais traitement. Selon l'arrêté du 25 octobre 1982, en effet, exposer un chien de moins de huit semaines dans la rue est considéré comme un "mauvais traitement". Scène de la vie urbaine, passée en catimini dans la presse à la rubrique faits divers, illustre les a priori qui touchent les SDF. Elle met surtout en lumière un insoluble conflit entre deux devoirs moraux: celui envers l'animal, protégé à juste titre par une association de défense des droits des animaux, et celui envers l'être humain, protégé lui aussi à juste titre par une association du droit au logement.
Ce qu'il y a de meilleur dans l'homme, c'est le chien.
Plus réputée encore était l'huile de chiot aromatisée, censée soigner les rhumatismes et les tensions musculaires. La recette était simple : «Prenez trois petits chiens nouvellement nés; jetez-les tous vivants dans trois livres d’huile d’olive bien chaude, et faites-les cuire dans cette huile jusqu’à ce que leurs os paraissent presque dissous. Alors passez cette huile à travers
une toile, en exprimant fortement; après quoi vous y ajouterez, pendant qu’elle est encore toute chaude, des sommités d'origan, de serpolet, de millepertuis, de marjolaine, de chacune deux onces; mettant le tout dans
une cruche bien fermée, que vous exposerez au soleil pendant quinze jours, au bout desquels vous passerez le mélange, le laisserez reposer pour le clarifier, et garderez l’huile pour l'usage.
C’est que ce mélodrame écrit par le célèbre dramaturge René Charles Guilbert de Pixérécourt s’inspire de l’une de ces légendes médiévales dont le XIXe siècle raffole tant.
Ni les attaques et les aboiements répétés du chien, ni la rumeur publique venue corroborer ce comportement accusateur n’ébranlent le chevalier.
Charles V, averti de l’obstination du chien envers son archer, veut à son tour en savoir plus sur les mouvements de la bête. Il les convie donc tous les deux à la cour et ordonne que le gentilhomme se cache parmi l’assistance.
Après avoir lié les veines jugulaires d'un chien encore vivant, il vit les parties supérieures de la tête s'enfler prodigieusement; un torrent de larmes couler des yeux.