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Critique de Fleitour


Pondichéry, était l'un des cinq comptoirs français des Indes. Il renvoie à une question souvent posée : depuis quand ces comptoirs sont-ils rattachés à la France et quand et comment ont-ils été perdus !
La belle trouvaille romanesque d'Anne Vidal sera de faire cohabiter 3 destins de femmes. Pondichéry devient l'histoire de trois familles que l'on découvre à des moments clés de la vie politique de l'Inde.

Nous découvrons dès le début la personnalité de Mahatma Gandhy, comme la situation des castes et celle des « Intouchables ».

L'Inde peut être considéré comme un pays en marge de notre civilisation occidentale, très replié sur sa culture, marqué par le carcan des traditions. Cependant ce vaste pays est en train de connaître une poussée économique d'une grande ampleur.

le lecteur avisé doit se laisser guider, et resté attentif aux dates qui jalonnent les trois récits. En 1930, c'est Alice, une jeune pianiste, qui va rejoindre son mari médecin gynécologue. Puis on découvre en 1950, Oriane sur les lieux de son enfance. Elle a peu de souvenirs, elle suit les consignes de Madeleine Rastan très rigide au passé douloureux. Alice au fil des pages découvre son passé, oublié...

En 2012 apparaît Céline, une sage-femme ayant vécu avec son frère Martin un drame absolu. Ce troisième acteur permet de faire un pas de plus vers notre monde d'aujourd'hui.
Mais c'est bien autour de leurs familles que les révélations diffusent. le thème de la maternité, devient le fil conducteur du récit.

Les traditions et les choix de la société émergent alors. La naissance d'une petite fille peut alors devenir un drame, et la maman qui s'exprime en Tamoul, exige une attention nouvelle.
Les sages femmes doivent préserver la vie. Les maternités sont aussi observées par les religions . Une musulmane n'ira pas dans un hôpital hostile à la religion musulmane...
P35 « de quel droit force t-elle une femme à accepter son bébé » .

C'est bien la place des femmes dans la société qui est au coeur du livre. La délicatesse d'Anne Vantal est d'avoir su rester lisible, et délicate avec touts ces femmes qui cherchent à maîtriser leur destin.
le monde d'Alice est poignant, sa famille est assez cruelle, même si le papa d'Alice accepte de reconnaître ses tords. Son lien familial indéfectible passe lui par sa relation avec sa soeur Jeanne.

Pour ces femmes la vocation est le motif essentiel de leur dévouement. La détermination avec laquelle Alice, Céline ou Oriane développent leurs compétences s'oppose à certains hommes soucieux de leurs pouvoirs et de leur autorité, mais où l'amour se diluent dans un nuage de fausses résolutions.

Combien de fois je me suis retrouvé face à ma propre histoire, où le destin de ma mère aura connu la perte de sa fille Chantal, ma soeur avant de perdre la vie.
La douleur des siens est là en profondeur, sans qu'il soit utile de susciter les larmes.

Ce livre est poignant dans sa justesse . Il affiche un amour infini pour chacune des femmes évoquées. Rien n'est trop délicat, il ne suffit pas de pousser des cris pour être entendu, il faut dire le vrai simplement, le vrai sans fausses honte.
Un livre à faire lire pour à tous les âges de la vie.


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