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Critique de Ashallayne


Un roman qui se lit vite, mais qui ne sort pas des sentiers battus malgré quelques touches d'originalité.

Le monde tel qu'on le connaît a été ravagé par les guerres et le dérèglement climatique il y a un millénaire (si je ne me trompe pas). Seule la terre de Tasma est dorénavant habitable. Les survivants et fondateurs de la nouvelle civilisation ont instauré une Communauté basée sur un système de castes : les Kornésiens sont censés être l'élite privilégiée et dirigeante, les Askaris forment la caste commerçante, et les Nosobas sont les esclaves, les moins que riens, les pestiférés qui n'ont pas leur mot à dire et qui vivent dans des conditions indécentes.

Elia est une ado kornésienne, complètement lobotomisée comme tous ceux qui l'entourent. Elle ne voit pas de mal dans le système de fonctionnement de la Communauté puisqu'on leur répète depuis leur plus jeune âge qu'il n'y a pas d'alternatives possibles. de plus, les Nosobas sont diabolisés et rabaissés à l'extrême. Il ne faut pas les toucher parce qu'ils sont impurs et porteurs de maladie, s'ils sont la caste inférieure, c'est pour une bonne raison, ils ne sont pas humains, et encore d'autres bêtises du même genre u'on retrouve dans tous les régimes basés sur l'endoctrinement.
Par ailleurs, Elia n'est pas tout à fait normale, elle est Passeuse d'âmes. En gros, une mutation génétique serait responsable d'une certaine tendance à la violence et au sadisme chez certains individus, et comme la Communauté est miséricordieuse, elle a décidé de faire usage de tous les dons à disposition, y compris celui de tuer. de fait, les personnes devenues trop faibles et inutiles à la société sont envoyées à l'hôpital pour y être euthanasiées par les Passeurs. Sympa hein ?

Un jour, des Nosobas s'introduisent dans l'hôpital où travaille Elia pour voler des médicaments et sont immédiatement condamnés à mort (pour de l'aspirine les gars). L'un d'entre eux est confié à Elia, mais avant qu'elle ait pu le tuer, il la convainc de le laisser partir car son frère malade a besoin de lui. Forte de son lien presque fusionnel avec sa soeur, et quelque peu chamboulée par l'injustice de la mise à mort du garçon, elle l'aide finalement à s'enfuir.

Mais ce n'est bien sûr pas sans conséquence et le gouvernement décide d'éliminer Elia pour avoir désobéi.
Pour la sauver, son père avec qui elle n'a jamais été proche, la tatoue du signe des Nosobas et l'envoie dans les mines reculées de Tasma, où règne la misère mais où personne ne devrait penser à venir l'y trouver.

Commence alors son périple plus que mouvementé vers les mines, face à l'hostilité des autres, tout ça pour un simple tatouage et un brassard de Nosoba. Elle réalise progressivement l'absurdité et l'injustice des castes, d'autant qu'elle va se lier d'amitié avec des Nosobas.

Le pitch m'intéressait pas mal, et comme l'écriture est très fluide, ce livre s'est lu très rapidement.

J'ai bien aimé l'idée de cet univers, mais j'aurais préféré qu'il soit plus développé. J'aurais voulu en savoir plus sur les origines de la Communauté, du moins plus que les quelques faits qu'on nous rapporte.
J'ai eu une impression de trop peu, tout se passe très vite, et les personnages ne sont pas non plus très développés.
On est trop dans la tête d'Elia, qui est beaucoup trop naïve. Elle m'a fait lever les yeux au ciel parce qu'elle ne réfléchit pas, ou sinon elle ne le fait qu'après coup.
Quand elle décide de s'enrôler pour sauver sa petite soeur, elle ne se laisse même pas plusieurs jours pour y réfléchir, voir s'il n'y a pas une autre stratégie à adopter. Et une fois qu'elle aura retrouvé sa soeur, qu'est-ce qu'elle fera ? Elle sera complètement coincée. Enfin je suppose que non, vu qu'il reste quand même deux tomes et qu'elle est censée être l'élue d'une prophétie. Elle n'est pas très maligne d'ailleurs, parce qu'après avoir entendu parler deux fois de cette prophétie, s'être fait appeler "l'élue" et voir un gars changer radicalement de comportement en voyant ses cheveux (elle est rousse la demoiselle, et apparemment c'est très très très rare), la tabassant puis finalement l'aidant à s'échapper, elle aurait dû se poser des questions. Mais non.

Autre reproche : ce livre s'appelle bien "Elia, la passeuse d'âmes", mais le fait qu'elle soit passeuse d'âmes est relégué au second voire au troisième plan. Ok elle en là parce qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment à cause de son statut de Passeuse, mais sinon dans la suite on s'en fiche. Elle ne présente même pas les caractéristiques des Passeurs.

Les chapitres sont entrecoupés par des extraits de textes ou d'études qui révèlent jusqu'où va l'endoctrinement des gens, et toute l'absurdité et l'horreur qui va avec. J'ai bien aimé ces passages.

En définitive, c'este un roman qui se lit plutôt plutôt bien, mais qui aurait pu être plus étoffé et qui prend parfois des raccourcis.
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