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Critique de JIEMDE


Aaah les bains de mer : un peu de mal à y rentrer au début (La vache, elle est froide !) ; puis d'un seul coup on s'y fait (Viens, elle est bonne) ; et au bout d'un moment, on s'y ennuie (Allez, je sors). Lire Patagonie route 203 de Eduardo Fernando Varela – traduit par François Gaudry – fut un peu comme un long bain de mer d'automne pour moi.

L'analogie est en effet parfaite : un brin compliqué au début d'entrer dans ce livre, le temps de s'habituer au style particulier de l'auteur, à ses paragraphes longs comme des routes argentines sans fin et à cette atmosphère particulière créée par la magnificence de ce no man's land du bout du monde.

Et puis on s'y fait et j'avoue m'être laissé totalement embarquer dans le camion de Parker et dans cette errance permanente sur les routes désertes de la pampa qui séparent la Cordilière de la mer, là où toute distance ne se compte qu'en jours de route. J'avoue avoir été séduit par cette ambiance intimiste parfaitement restituée par Varela, qui donne envie de se poser le soir venu, au pied du camion lorsque la maison mobile de Parker a pris place, meubles devenant campement le temps d'une nuit ou un peu plus, près de la Pampa de Infierno, au kilomètre 560 de la route 203.

J'ai apprécié l'arrivé de Maytén dans la vie de Parker, foraine bovariste en attente de son prince qui la fera rêver pour quelques temps encore. Et puis il y a ces rencontres et ces dialogues loufoques, ubuesques, drôles, avec les – rares – personnes que croise Parker, autochtones économes de mots, journaliste chasseur de sous-marin nazi ou chef de gare sans train.

Malheureusement, il ne se passe pas grand-chose le long de ces routes, et on tarde à en voir le bout. Pas désagréable donc, loin de là. Mais le sentiment d'être un peu passé à côté d'un livre pourtant souvent louangé et déjà couronné.
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